Tout dans la tête ?

 

Et si tout était dans la tête ? si toute nos conceptions , nos visions n'avaient rien a voir avec le Réel ?

D'ailleurs qu'est-ce que l'être ? qu'est-ce que la conscience ?
Ne résultent t-ils pas seulement  d'un processus physique de fonctionnement du cerveau...
ou il y a-t-il autre chose ?... une véritable dualité entre la matière et l' esprit
la conscience étant "au dessus" la matière ?
un fantôme dans la machine...?
ou bien est-ce l'unique unique reflet des processus microphysiques et chimiques du fonctionnement cérébral ?
...l'homme n'est-il qu'un paquet de neurones et la conscience le résultat des influx qui y circulent comme la position, matérialiste le prétend ?
 le cerveau sécrétant la pensée comme le foie la bile...
ou bien est-il habité par autre chose ?

En fait le cerveau existe dans un corps qui interagit en permanence avec le monde extérieur... et c'est de cette constante inter-action que naît la conscience...
et si on nie cette position on retombe dans le dualisme corps -esprit à la Descartes !

Mais si le comportement est uniquement déterminé par les événements neuronaux du cerveau...y a-t-i encore un libre arbitre ?
et des hommes libres?

Tout n'est-il pas un ensemble immense de réflexes conditionnés ?, de boucles cérébrales... qui au gré des informations et des structures innées déclencheraient les réactions que l'on croit volontaires ...
mais qui en fait ne seraient que des réponses plus ou moins lointaines à tel ou tel type de stimulus ?...
un immense conditionnement inconscient ?... programmé à l'avance par la génétique, le vieillissement, les accidents et le vécu de la personne ?

Une position médiane serait de dire que lorsque l'on pense à quelque chose notre conscience n'a pas conscience d'elle même... mais de l'image mentale formée à la suite de la perception...
L'aspect premier de la conscience...la luminosité fondamentale contenant elle , et elle seule, une qualité auto-consciente  au delà de la dualité sujet-objet....
cela permettrait d'expliquer entre autre l'éveil mystique...
éveil  qui permet d'atteindre l' état de présence non duelle...
connaissance directe de la nature...ou du divin...  sans implication de formation d'images mentales...
une vision directe du réel et des choses...
cet aspect premier pourrait être appelée âme ?
on retrouve un fantôme dans la machine comme disait un auteur contemporain...

Du point de vue quantique cette irréalité est possible... l'incertitude pouvant permettre à une conscience immatérielle d'interagir avec le monde physique...et on retrouve bien cette immatérialité dans le passage onde-particule...
alors...

D'ailleurs la division entre monde intérieur de la pensée et la réalité extérieure n'est-elle pas factice ? N'y a -t-il pas qu'une seule Réalité ...ou une seule Irréalité
L
a séparation entre le moi et le monde extérieur est souvent illusion..
et en mécanique quantique on ne peut conduire une expérience sans que l'observateur participe  à la "réalité"..
il fait partie lui aussi du réseau d'interdépendance mesuré...

Bohr disait: l'esprit est complémentaire de la matière tout comme l'aspect particule de la matière est complémentaire de son aspect onde

Ne creusons nous pas un fossé imaginaire entre l'intérieur et l'extérieur ?
 la conscience et la matière...
,soi et autrui...
 ce qui donne naissance à la notion d'ego

" en premier lieu nous concevons le moi et nous nous attachons à l'ego
Puis nous concevons le mien et nous nous attachons au monde matériel
comme l'eau captive de la roue du moulin nous tournons en rond impuissants
je me prosterne devant la compassion qui embrasse tous les êtres"

Un grand nombre de chercheurs invoquent des principes d'émergence et d'auto-organisation pour tenter d'expliquer le passage de l'inanimé à l'animé...
ils envisagent des systèmes ouverts qui interagissent avec leur environnement...
cette interaction les faits passer par des points abrupts de bifurcation qui les projettent dans des états plus organisés..comme l'eau qui entre en ébullition s'organise d'un état homogène et stable en cellules de convection...
passant d'un état inorganisé à un état organisé...
 les systèmes vivants sont ouverts ...et en échange perpétuel avec environnement eau...énergie...déchets...
ainsi on peut parler d'un énorme en semble... la Biosphère...ou plus réduits l'écosystème...le biotope...
que notre esprit incapable de saisir aimerai cependant découper...
retour d'un grand tout...
que deviens alors le Moi ?   une émergeance ? ...une illusion ?

L'un est l'autre je le pense mais pour bien comprendre ne faudrait-il pas expérimenter l'advaïta ?

On sait aussi que la conscience peut influer sur le corps... que certains gènes sont désactivés si un enfant manque d'affection..et je ne parle pas de toutes les maladies psycho- somatiques...ou induites...
par ailleurs "notre monde"... le monde perçu par chaque type de conscience est peut-être fonction d'un vécu...ou de vies antérieures...
d'un passé personnel...ou du vécu des autres...
allez savoir où se cache l'origine de telle maladie...de telle façon de penser... de telle déviance aussi...
les héritages sont parfois bien lourds à porter...
n'est-ce point cela ce que certains nomment le péché originel ?

...et ce qui est vrai me manière psychologique l'est aussi certainement de manière biologique...ou anatomique
 c'est la position bouddhique encore...!
 pour qui le Monde n'est pas seulement projection inexistante d'un esprit existant ...mais est façonné par lui comme un vase par un potier... par un karma  personnel ou collectif...
agissant individuellement  mais aussi bien sûr aussi sur la conscience collective...

Une chose est sûre... nous ne détectons la conscience que dans la mesure où nous sommes conscients...
onde ? ...flux ?...quelque chose passe sans qu'une entité transmigre... comme le transfert d'un savoir... d'un moulage...
une onde se propage... sans  qu'aucune matière ne soit transportée...
comme dans la houle...
et  si l'on croit en la réincarnation......l'être serait onde passante d'états en états...
onde pouvant être destructrice comme la radioactivité...
ou source de bien être comme le soleil...
onde caractérisée par la somme de nos expériences de cette vie et des vies passées... le moi est-il alors encore nécessaire ?
Existe-t-il ou est-ce une illusion...
même dans la mystique chrétienne le moi devient le Soi...et le fond de l'être c'est Lui !

Pourtant s'il n'y a pas de moi comment une mémoire peut-elle s'y attacher...
quand on se libère du moi... ne devient-on pas amnésique ?......
Pour le bouddhiste il ne faut pas confondre la notion individuelle du moi...et l'onde de conscience ou d'être...
le moi n'est qu'une étiquette de plus attachée à nos agrégats psychosomatiques
la conscience  n'étant dès lors qu'une manifestation de cette conscience subtile qui se perpétue...

Le fait que l'être humain soit capable de s'interroger sur la nature même de sa conscience indique-t-il l'existence d'une conscience distincte des mécanismes physiologiques ?

Quelle est la nature de cette conscience ?
suffit-il que la matière devienne plus complexe pour qu'émergent alors la conscience, la pensée, l'amour et toute les émotions qui font que la vie vaut la peine d'être vécue ?

 cette approche est critiquée par Varela...

" Ainsi dans un ordinateur, les informations circulent à plusieurs milliers de kilomètres par seconde. C'est d"ailleurs la raison pour laquelle 1"ordinateur accomplit certaines tâches beaucoup plus rapidement que nous: la manipulation des nombres, par exemple. Par contre, le cerveau humain est bien plus performant quand il s'agit d'exercices de synthèse comme la reconnaissance d"un visage.
Un neurobiologiste défendant la thèse de l'« homme neuronal », pour reprendre l'exp ression du neurobiologiste Jean-Pierre Changeux , pourrait certes objecter que si les ordinateurs actuels ne possèdent pas de conscience, c'est peut-être parce qu'on ne sait pas encore construire des ordinateurs aussi complexes que notre système neuronal. Peut-être qu'un jour nous saurons concevoir des ordinateurs qui aimeront ressentiront
la joie et la souffrance. Après tout le cerveau humain est le produit de plus d'un milliard d"années d"évolution, alors que les premiers ordinateurs ne datent que des années cinquante.
À cette époque, le mathématicien anglais Alan Turing avait proposé un test simple pour décider de l'intelligence d'une machine . Supposons, disait-il, qu'on converse avec deux interlocuteurs cachés, dont l'un serait une personne et 1"autre un ordinateur. Si, durant la conversation, on est incapable de distinguer
entre les deux, on sera forcé de conclure que 1"ordinateur est aussi intelligent que 1"être humain. Mais, en 1980, le philosophe américain John Searle a contesté la signification du test de Turing. Searle propose l'expérience imaginaire de la « chambre chinoise  » : au lieu de l'ordinateur qui est censé répondre aux questions de l'être humain, je m'installe dans une chambre séparée et on me passe par une fente du mur des questions, écrites en idéogrammes chinois, auxquelles je dois répondre bien que je ne comprenne
pas un mot de cette langue. Pour ce faire, je dispose d'une liste de réponses toutes faites et d'un mode d'emploi qui me permet d'associer une réponse à chaque question.
Je fais passer la réponse par la fente du mur à l'interrogateur qui, lui, comprend le chinois. Toute une conversation peut ainsi avoir lieu. Toutefois, même si mes réponses sont correctes, je ne peux évidemment pas prétendre que je comprends le chinois, ni que j'ai pensé mes réponses comme aurait fait quelqu'un qui maîtrise cette langue. je me suis contenté de suivre un mode d'emploi, tout comme un ordinateur suit mécaniquement les instructions programmées. La conclusion est qu'un ordinateur~qui peut fournir les mêmes réponses que moi pourvu qu'on le programme de façon adéquate, ne pense pas. Bien que le débat entre Searle et les partisans du test de Turing pour démontrer 1"intelligence des machines ne soit pas clos, je pense pour ma part que les arguments du philosophe sont assez convaincants.
Turing prédisait que, vers l'an 2000, les ordinateurs pourraient leurrer un interrogateur pendant cinq minutes de dialogue. Il était trop optimiste et nous sommes encore loin de fabriquer des ordinateurs capables de tenir une conversation attribuable à un être humain, surtout quand on les amène à réfléchir sur eux-mêmes.
( Trinh Xuan Thuan)

Ainsi la machine fait des calculs mais n'a aucun sens de la beauté musicale ou graphique...elle n'a pas la perception d'un sens du monde et la capacité de réfléchir sur ce sens: la conscience
elle n'a pas la conscience d'exister...
de s'interroger sur le sens de son existence...

Pour l'homme c'est différent il s'interroge :qui suis-je.. qu'y a -t-il après la mort...
pour l'animal c'est obscur...
cette émergence du sens... d'où vient-il ?
émergerait-il de l'interaction avec le monde dans lequel interragit le cerveau...au fur et à mesure de l'action...a la suite de boucles perception-action ?

On sait certes construire des chats artificiels... réflexes conditionnés plus ou moins élaborés...et conscients...
mais cette capacité réflexive...
 ce retournement sur soi-même  d'où vient-elle ? de la complexité ? du langage?
mais est-ce la vraiment le support premier de la conscience...
et si un robot très complexe pouvait fabriquer une conscience aurait-on vraiment un 'fantôme dans la machine" ?

La prise de conscience réflexive semble apparaître à Cro magnon... conscience d'exister, d'être là..
l'homme dès lors enterre ses semblables...
semble réaliser que chaque être est unique, irremplaçable... et que sa disparition est un drame sans retour...
mais peut-être plus profondément l'homme peut s'interroger sur sa nature... remonter à la source de ses pensées... et appréhender la conscience subtile et la luminosité primordiale... sens de l'après la mort... de la Transcendance

D'où vient cette impression de libre arbitre ? ...un réflexe très lointain ?...
cette impression de liberté parfois ?...
 la conscience peut-elle se reléguer à l'état d'un témoin qui s'allume au bout d'une chaîne de réactions neurochimiques...?

 Certes, en concevant le désir de prouver mon libre arbitre j'introduis un facteur nouveau,  j'induis des situations qui autrement ne se produiraient pas
ainsi je peux retarder le moment de me lever d'un chaise... jusqu'à ce que je m'endorme ou perde connaissance... je peux aller à l'encontre de la faim, de la soif, de mes besoins naturels...
Un veto mental veut prouver mon libre arbitre...et n'est donc pas le produit de computations inconscientes du cerveau...
quand à la conscience...
comment quelque chose qui n'existe pas pourrait désirer prouver qu'il existe ?
notre expérience vécue à la première personne nous dit qu'elle existe et quel autre monde y a -t-il en dehors de notre vécu?
la réalité d'un monde qui ne nous concerne pas a-t-elle un sens ?
et puis comment expliquer les revirements de criminels par exemple ?...par la grâce...par l'illumination ?

Présence éveillée dénuée de concepts de fabrications et de représentations...
point culminant de l'expérience directe, indicible et inimaginable qui n'a pas besoin d'autre preuve qu'elle -même...
présence d'un continuum de conscience pour le bouddhiste...
de l'être pour les autres...
continuum présent dès l'origine ...et auquel la vie se serait éveillée...?

 Pour le Mystique La  Présence d'une Conscience  est réelle...
une conscience personnelle aussi... s'éveillant naturellement, au monde du désir...
Par l'ascèse, la méditation et la grâce le Mystique sait s'ouvrir à  un monde de la forme...puis à un monde sans forme...où la conscience n'est plus associé à une forme corporelle...
mais demeure...inaccessible...au delà de Tout...
et dont la grâce seule
permet l'ineffable Rencontre ...

 

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