Première percée sur l'océan côté Est
Du village il ne reste rien
ou pas grand chose... seulement le
soubassement des maisons... la végétation a repris ses droits...
avec Titus nous
nous sommes regardés... à coup sûr un bel endroit pour un ermitage en face de
l'Alizé et du soleil levant ... il suffirait de redresser une maison... pour
que l'expérience nous tente... pour notre tour du monde...prochain... chiche
!
Soubassements en pierre des maisons traditionelles
De ces habitations
d'autre fois
voici la description qu'en donne un spécialiste : " Ces cases ne varient
guère entre elles que par les dimensions et le fini de la main d’œuvre ; on les
bâtit sur une plate-forme carrée ou rectangulaire...
Sur ce soubassement, que les insulaires nomment paepae, on fixe quatre
poteaux... qui doivent former les angles de la case. Les deux montants de la
façade sont plus courts que ceux du derrière de l'habitation, afin de donner aux
fermes, ou pièces de bois qui les joignent, une inclinaison convenable.
Celles-ci reposent sur des entailles profondes pratiquées à l'extrémité des
montants et y sont maintenues par des amarrages en tresses fabriquées avec le
brou filandreux qui entoure la noix de coco.
Des roseaux, ou des poutres en bois léger, étendus sur les fermes,
supportent la couverture... dont les feuilles... empiètent successivement par
couches les unes sur les autres, et viennent déborder les faces latérales...
Des ouvertures ménagées à la partie inférieure des cloisons les plus
abritées, laissent un libre passage à l'air...
Reconstitution
La construction : la couleur n'intervenait en général dans l'habitat que par le biais de ces laçages de teinte blanchâtre ou rousse, au naturel, ou colorés en noir, rouge et peut être jaune. Il n'existe plus aucun témoignage de la subtile variété des effets décoratifs obtenus si ce n'est dans les motifs stylisés transposés au tatouage et à la sculpture, des poteaux arrières des cases (pou) notamment.
La porte d'entrée est basse et d'un accès gênant, l'intérieur s'élevant encore entre les parois dominant quelquefois de plus d'un mètre le niveau de la plate-forme. Le sol est divisé en deux parties par une poutre qui traverse l'habitation dans la plus grande longueur. L'une de ces parties jonchée d'herbes odorantes recouvertes de nattes... forme un vaste lit de repos... ; une seconde poutre placée parallèlement à la première, à la base de la cloison postérieure de la case, sert d'oreiller aux dormeurs. On voit çà et là, suspendus aux parois, hors d'atteinte des rats, des paquets d'étoffe de tapa, des coiffures en plumes et des ornements... "
La compétence des maîtres en
ligatures : tuhuna pehe était essentielle car les "clous" n'existaient point pas
plus que le fer. ( D'ailleurs cette compétence fait que ces maîtres le sont
aussi dans le domaine de la vannerie nécessaire pour tous les outils de transport
et de portage ...ainsi que pour la construction des pirogues)
Ce savoir reposait ainsi non seulement sur une science qui consistait à
choisir, préparer ou teindre, mais aussi l'habileté à disposer cet ornement.
Le tressage, en dehors de son côté magique, constituait aussi non
seulement un élément majeur du décor mais jouait aussi un rôle essentiel dans la
cohésion des pièces, en particulier pour les pirogues ou la construction
d'objets courants. Il devenait un fleuron du décor intérieur des bâtiments tout
en maintenant la charpente qui reposait sur les encoches pratiquées au sommet
des poteaux porteurs, eux-mêmes profondément enfoncés dans la maçonnerie. ( on
retrouve la science du tressage dans les temples shinto avec la présence de
"cordes sacrées)