Pour aller plus loin...

Enfant de Thérèse...

Le point de départ de  l' itinéraire spirituel de Van est le même que pour Thérèse ou pour Guy de Fontgalland...
Le désir de la Sainteté... le désir de se réaliser pleinement...  le désir d'être  ce que l'on est vraiment... ce pour quoi l'on a été créé... et donc pour Van le plan que Dieu a pour lui et lui seul...

Combien peut-on regretter ce manque de désir chez les chrétiens d'aujourd'hui !...

Mais écoutons le ...lui seul sait bien exprimer ce désir...

" Malgré mon immense désir d'arriver à la sainteté, j'avais la certitude que jamais je n'y parviendrais, car pour être un Saint il faut jeûner, se donner la discipline, porter une pierre au cou... etc...
Mon Dieu s'il en est ainsi ...je renonce... Car après avoir lu plusieurs vie de saints j'ai compris que la sainteté se résume en ces pratiques extérieures, avec en plus de longues extases et des nuits en prière. Tout cela est bien au dessus de mes forces. Aussi je désespérais et me disais que mon désir de sainteté était pure folie"

Pourtant plus il fuit ce désir , plus il le poursuit... quand Dieu désire une âme... qui peut résister?...
Aussi à 14 ans... il a  pris la résolution de : "Ne jamais mépriser les petites choses..."
 marqué par l'invitation simple  de Saint Augustin : " Aime et fait ce que tu veux" ... désormais il veut Aimer en tout... mais  reste encore sur le rivage...
Il ne suffit pas de vouloir pour suivre le Seigneur...

Celui-ci appelle en eau profonde...  nous faisons ou en ferons tous l'expérience un jour... l 'expérience de la dualité ... 
vous savez bien...  la même qui désolait si bien Saint Paul... 
je n'arrive pas à faire le bien que je voudrais... mais je réalise si bien le mal que je ne voudrais pas faire... le combat intérieur de chaque vie quoi !....

Syméon le nouveau Théologien en parle lui aussi:

" Placé sur le rivage de la mer l'homme voit l'océan infini des eaux... il ne peut cependant en saisir la fin et n'en aperçoit qu'une partie...
Ainsi celui qui a été jugé digne de fixer son regard par la contemplation sur l'océan infini de la gloire de Dieu et de l'apercevoir intelligiblement, ne le voit pas aussi grand qu'il est... mais aussi grand que cela est possible aux yeux intérieurs de l'âme qui Le voit...
Celui qui est au bord de la mer, non content de la regarder, peut entrer dans le flot autant qu'il veut.... Ainsi ceux des spirituels qui le veulent peuvent rentrer en communication avec la Lumière de Dieu dans la contemplation, dans la mesure où l'élan du désir et de la connaissance les y pousse...
Sur le bord de la mer tant qu'on reste hors de l'eau on aperçoit toute l'étendue et on embrasse l'océan d'un  coup d'oeil... mais dès qu'on commence à entrer dans l'eau et qu'on s'y enfonce... à mesure que l'on descend... on perd de vue ce qui est au dehors...

 Ainsi ceux qui ont part à la Lumière de Dieu, à mesure qu'ils progressent dans la connaissance divine tombent plutôt en proportion dans l'ignorance...

Celui qui est dans l'eau jusqu'aux genoux ou à mi-corps voit très bien ce qui est hors de l'eau...  mais s'il plonge au fond et passe tout entier sous l'eau il ne peut plus rien voir de ce qui est hors des eaux et ne sait plus qu'une chose, c'est qu'il est tout entier dans la profondeur de la mer...
 Voilà ce qui arrive à ceux qui progressent dans la voie spirituelle et entrent dans la perfection de la connaissance et de la contemplation " 

Dépassement de la crainte... passage obligée vers la Confiance... passer à travers... telles sont  les étapes préliminaires  nécessaires à tout cheminement...

Il faut avoir touché un réel désespoir envers Dieu et envers soi même pour que naisse en nous une vraie humilité sans laquelle tout n'est qu'illusion...
Il faut savoir laminer notre orgueil... adopter la  Voie d'enfance qui se fonde sur la déroute de nos projets les plus légitimes...
Il faut l'écroulement d'une vie spirituelle si riche soi-t-elle ...mais où je garde encore secrètement le contrôle de tout... arrêter de temporiser...  pour éviter la brûlure du coeur  de Jésus...( on pourra lire ou relire  à ce propos le Père Louf: la Prière Vraie

 Il y a en effet deux étapes dans notre relation à Dieu:
 celle où Dieu s'adapte à nous et où règne une certaine harmonie.. c'est assez facile...
puis celle où Dieu nous adapte à LUI... et là c'est le plus souvent la crise et tout devient ténèbres ....
.
La vraie confiance passe par le tunnel de la crainte... 
là notre être pécheur est mis en lumière dans sa radicale impuissance devant l'appel à la Sainteté...
  et depuis la brisure du péché originel on ne peut plus éviter ce choc de la distance... dans laquelle est révélé l'homme... et Dieu... 
l'un dans sa terrible misère et fragilité... l'Autre dans sa Sainteté et Son Amour parfait   ...

Et c'est au paroxisme de cette angoisse que Van découvrira Thérèse... un livre sur un rayon... il n'y a pas de hasard... seuls les sots le croient encore... 
"Histoire d'une âme" en est le titre... il a promis à Marie de lire le livre......
et  c'est alors l'ineffable découverte dans le don des larmes...

" Ce qui me bouleversa ce fut le raisonnement de Thérèse...<<si Dieu ne s'abaissait que vers les fleurs les plus belles... sont amour ne serait pas assez absolu... car le propre de l'amour c'est de s'abaisser jusqu'à l'extrême limite... de même que le soleil  éclaire en même temps les cèdres et chaque petite fleur comme si elle était seule sur la terre, de même notre Seigneur s'occupe aussi de chaque âme comme si elle n'avait pas de semblable...>>"

Alors il comprend que puisque Dieu est Amour... IL s'accommode de toutes les formes d'amour... et que l'on peut être sanctifié par de petites actions... un sourire... une parole ... un regard ...
pourvu, que ce soit fait par Amour...
" désormais je ne crains plus de devenir un Saint... j'ai trouvé ma voie !" peut-il s'écrier fou de joie !

La deuxième rencontre sera celle des apparitions... et Van perçoit la voie de la Sainte "douce comme une brise qui passe..."

et la Sainte et... Docteur de lui dire...

" Oui c'est bien ta soeur Thérèse . Je suis ici pour répondre à tes paroles qui ont eu un écho jusque dans mon coeur.
Petit frère ! Tu seras désormais personnellement mon petit frère, tout comme tu m'as choisie pour être ta grande soeur...  je te communiquerai mes pensées sur l'Amour et l'Amour infini de Dieu... qui t'a choisi comme petit secrétaire pour réaliser son oeuvre..."

Elle lui dit que Dieu a soif de son amour..., qu'il ne faut jamais avoir peur de Dieu... qu'Il ne sait qu'aimer et être aimé... et que le seul remède à la peur c'est l'esprit d'enfance qui permet de redécouvrir le coeur réel du Père...

" Dieu a soif de nos pauvres petits coeurs sortis de ses mains créatrices... alors offre à Dieu ton petit coeur... sois sincère avec lui en toute circonstances et en toutes tes attitudes... dans la joie comme dans la peine offre lui TOUT... Peut-il y avoir un bonheur comparable à celui de s'aimer l'un l'autre ?...et de se communiquer tout ce que l'on possède ?...
agir ainsi avec Dieu , c'est lui dire un grand merci qui lui plaît davantage que des milliers de cantiques émouvants"

 Mais Van s'étonne...  pourquoi offrir ? Dieu possède tout !?... 
à quoi bon tout lui dire ?... IL sait tout... 
sinon Dieu ne serait pas ...Dieu !

" C'est vrai répond Thérèse... cependant pour donner l'amour et recevoir l'amour IL doit s'abaisser au niveau d'un homme comme toi... 
et IL le fait comme si il oubliait qu'IL est Dieu ... et qu'IL connait toute chose... 
dans l'espoir d'entendre une parole jaillir de ton coeur..."

" C' est là ce qui convient à l'Amour... Raconte Lui tout ce que tu veux... tes jeux de billes, l'ascension d'une montagne... les taquineries de tes camarades, tes colères, tes larmes ou tes petits plaisirs d'un instant... Dieu t'aime tant... 
IL écoute chacun de tes petits mots d'amour... 
Il accueille chacun de tes sourires... chacun de tes regards..."

"... la seule difficulté devant laquelle Dieu semble être impuissant ...c'est  devant notre manque d'amour et de confiance en LUI...
IL se voit rejeté de manière injuste... et pourtant ... LUI ne nous rejette jamais...
Petit frère ...pour consoler le Bon Dieu... suis mon conseil... sois toujours prêt à Lui offrir ton coeur... tiens toujours ton coeur grand ouvert devant LUI... 
essaie !... pour voir !..."

L'histoire de Paesie fascinait Thérèse... cette jeune fille qui d'abord amie des Pères-ermites du désert...  les rejeta  ensuite pour tomber dans une vie de désordres et de débauches...
 ...et ces braves Pères qui  ayant appris sa chute et  avoir essayé en vain de l'aider à en sortir qui lui envoient un frère de Scété ...Jean le Nain...
 Et ce pauvre frère si mal reçu par les gens que fréquentait Paesie et qui lui tournaient autour... qui insiste... qui insiste... et finit par la rencontrer... 
...et qui tout  en lui parlant  ... voyant qu'elle s'était  damnée ne peut retenir ses larmes...
 Et puis alors ,l'impossible miracle qui se produit !... 
Les yeux de la  jeune prostituée qui s'ouvrent ...et la pécheresse qui voit clair en elle... qui voit dans quelle état elle est tombée... et qui demande elle même d'aller faire pénitence avec les moines...
...mais qui meurt avant  de partir... à bout de forces...

Alors... le frère de l'apercevoir ... portée au ciel par les anges... sans passer par le purgatoire... directement près de Dieu...

Une belle histoire... que Thérèse aimait à répéter inlassablement en ajoutant... 
"Vous voyez  bien qu'il faut avoir confiance dans la Miséricorde de Dieu.. .il n'y a pas de limites à ce que nous pouvons et devons espérer de Sa miséricorde..."

C'est sur cette voie que Thérèse  va inviter Van...
" Tout se résume dans l'Amour et la Confiance... Mets cela en pratique et tu verras ton âme vivre toujours dans la Paix..."

Pour conclure Thérèse reviendra souvent sur l'exigence du sourire...  signe concret de la Voie d'enfance... secret des enfants ...
en aucun cas pour développer une attitude positive face à la vie...  
ou pour cacher une quelconque attitude ... pour mettre un masque et cacher ainsi notre vrai Moi...
...mais pour laisser le chant du coeur traverser les murs des résistances à l'Amour...
...reflet de l'âme qui nous garde dans la Joie de croire...

 

 Pauvreté épousée...

Tout comme sa soeur Thérèse ,Van vient nous apprendre  le seul trésor que nous possédions... le seul cadeau que  nous puissions offrir à Dieu... et à ceux que nous aimons...
c'est la pauvreté... notre pauvreté !...

" folie de Dieu... qui est plus sage que les hommes... faiblesse de Dieu qui est plus forte que les hommes"

La pauvreté.. oui... et surtout la pauvreté en esprit...  
occasion privilégiée pour faire l'expérience de la Miséricorde divine... et de l'Amour infini de Dieu pour ses créatures...
Chez le pauvre comme chez l'amoureux il y a un enfant en esprit... à qui tout est dû parce que  c'est un enfant... parce qu'il est aimé... par ce qu'il est le seul être apte à recevoir le don gratuit de l'Amour...  totalement...

Voilà notre conversion... consentir au don de la grâce  qui fait de nous des amis de Dieu... et non pas des esclaves...
ainsi  le montre cet étonnant dialogue entre Van et Jésus lui même...

" O Jésus  je suis bien misérable n'est-ce pas ? ... Quand je pense à mes faiblesses cette pensée ne peut que me porter au découragement...

- Petit frère, souviens-toi toujours que tu es une âme vraiment pauvre et indigente... Ne te trouble pas de tes faiblesses... c'est en connaissant ton néant que ta confiance en Moi pourra être vraiment ferme...

- Je vois que je manque de beaucoup de choses... et que dans ma grande misère je suis incapable de rien faire par moi même pour me convertir...

-O mon ami tu es vraiment faible... tout ce que tu as à faire c'est de M'offrir tout cela...

- Oui,  je suis bien misérable, ne sachant rien faire qui vaille ...si ce n'est t'aimer O Jésus ...et mettre toute ma confiance en Toi...

- A vrai dire mon enfant si Je compare ton amour pour Moi à celui de tes frères Je vois que le tien est si petit qu'on peut à peine le percevoir...

- Ô mon Jésus pourquoi suis-je si faible?...  Je commets une infinité de manquements... Après chaque faute je promets de me corriger la fois prochaine... mais... quand vient l'occasion c'est toujours la même chose...
Mon Bien aimé aie pitié de moi !... et dis moi si ces manquements Te font de la peine ?

- Tu dois comprendre que tes forces sont bien limitées et que tu as besoin que Je te soutienne en tout..."

(dialogue reconstitué)

Van fait l'expérience de son néant... de son indigence... de sa faiblesse... de sa pauvreté...

Jésus lui confirme cela ... Il le sait bien... c'est "normal " chez l'homme...  Lui qui dit  à Catherine de Sienne : "Je suis Celui qui Suis... Tu es celle qui n'est pas..."

Mais c'est de ce coeur là  dont Dieu a soif...

" C'est en connaissant ton néant que ta confiance en Moi pourra être vraiment ferme... tout ce que Tu as à faire c'est de M'offrir cela...
Regarde la fleur... ta soeur Thérèse... elle a reconnu qu'elle ne possédait rien...  mais en réalité elle possédait tout... car ne possédant rien ...elle a tout obtenu..."

Ne rejoins -t-on pas d'une certaine manière le néant bouddhique... que seul Dieu peut venir combler ?

L'Amour pour être l'Amour a besoin de se donner...
Notre Sainteté il nous faut la recevoir... c'est un cadeau... on ne peut se la donner à soi même...

C'est l'inverse de l'attitude du Pharisien... ainsi le chrétien doit-il découvrir que sa pauvreté est son trésor

" Ô mon enfant, ces faiblesses, offre les Moi afin que je m'en serve pour alimenter le feu de l'Amour dans ton coeur... tes faiblesses ne peuvent éteindre en ton coeur le feu de Mon Amour... au contraire elles ne le font que l'attiser d'avantage comme te l'a déjà enseigné à ta soeur Thérèse..."

A la tentation du désespoir Van choisit la voie de l'Adoration... il renonce au tragique car il est habité par l'Espérance:

" Vous me faites penser au tout petit enfant qui commence à tenir debout, mais qui ne sait pas encore marcher. Voulant rejoindre sa mère en haut de l'escalier il lève son petit pied pour monter la première marche. Peine inutile! Il retombe toujours sans pouvoir avancer..
. Eh bien,
consentez à être ce  petit enfant....
 Par la pratique de toutes les vertus, levez toujours votre petit pied pour gravir l'escalier de la sainteté... 
Vous n'arriverez même pas à monter la première marche... mais le bon Dieu ne demande de vous que la bonne volonté...
 Bientôt vaincu par vos efforts inutiles IL descendra lui-même et vous prenant dans Ses bras vous emportera pour toujours dans Son Royaume"

Voie de pauvreté qui est déjà la Vraie charité ... la vraie charité est déjà l'Amour... et il convient d'abandonner tout... même les biens spirituels...

"Tous ces biens spirituels que tu, peux acquérir, c'est grâce à Mes mérites que tu les acquiers ... par conséquents ils appartiennent aux âmes et non seulement à toi seul. 
Tu dois toujours être prêt à donner aux âmes comme si tu Me les donnais à Moi même....  De toutes façon c'est par Mes mains qu'ils sont distribués... C'est ainsi Van que le Royaume des Cieux t'appartient comme il M'appartient à Moi même puisque tu ne fais qu'UN  avec Moi..."

 

Nuit de la foi...

Peine d'amour est un poème daté du 5 août 1950

Quand vient le vent du nord mon âme se déssèche
Plongée qu'elle est dans une triste solitude
Sous le vent léger qui souffle toute la nuit
Elle est envahie de froideur et rêve au Bien-Aimé

Où me conduira la tristesse pour le rencontrer
Cet amant aux lèvres charmantes
Et au regard passionné
Dont la beauté m'attire et m'enivre d'Amour ?

Mais pourquoi chez l'amant cette absence d'Amour ?
Serait-ce parce qu'Il est fâché contre moi
Que nous sommes séparés l'un de l'autre
Comme si nous avions rompus toute amitié ?

Est-ce que vraiment notre amitié serait brisée?
Est-ce que je resterais seul transi de froid
En cette nuit où le vent gémit tristement
Evoquant dans mon coeur un souvenir qui devient
" Peine d'amour" ?

Dans un dernier entretien le 9 septembre 1946 Jésus lui a dit:

" Mon enfant par amour pour les hommes, offres toi avec Moi pour qu'ils soient sauvés...
Ta part à toi maintenant c'est de sacrifier les moments de douce intimité avec Moi pour Me permettre d'aller à la recherche des pécheurs..."

Désormais c'est le silence ...et Jésus ne lui parlera plus...  Van est seul dans la nuit...

Situation étrange qui n'est pas sans rappeler  celle  vécue par Saint Jean de La Croix à 4 siècles de distance... et comme par "hasard" aussi un ami intime de Thérèse...
nuit  profonde et froide ...qui permet de mesurer si on Aime vraiment...

" Si dès qu'on se sent privé des consolations sensibles ou qu'on éprouve plus la même intimité avec Dieu on cède aussitôt au découragement et au dégoût comme quelqu'un qui n'aurait plus d'espoir, on fait alors preuve d'un amour sans consistance et les âmes qui agissent ainsi n'arriveront jamais à la perfection... car leur amour n'est qu'un amour intéressé, qui oblige Dieu à les combler d'attentions tandis qu'elles même n'acceptent pas la moindre souffrance comme preuve de la sincérité de leur amour...
Aimer vraiment c'est aimer d'un amour ardent et fort... d'un amour qui ne s'appuie pas sur un sentiment... mais un amour qui vit par lui même... 
tout comme on aime par pur amour, et non parce qu'on éprouve de la joie à aimer... quitte ensuite à tout abandonner dans la tristesse"

 Cette nuit que tout chrétien a à traverser un jour ou  l'autre présente 3 temps...

Une entrée... renoncement aux choses de ce monde ... véritable nuit des sens  ... véritable purification... pour revêtir notre habit de lumière...

Puis une phase illuminative...  où l'âme cherche le chemin, le moyen ou la voie pour s'acheminer vers l'Union...et LE rencontrer en Vraiment... en Vérité...

enfin une nuit unitive... terme du cheminement... mais souvent  terme obscur pour l'âme tant qu'elle demeure en cette vie...

La deuxième phase est la plus longue...
Il s'agit après la privation ...de chercher à Être à Dieu autrement... chercher ailleurs  

Celui que l'on croit avoir déjà trouvé n'est pas celui-ci...  Dieu est toujours plus grand que ma dernière expérience de Lui ...il faut s'ouvrir sans cesse à une nouvelle révélation de Son Visage...

Il convient comme Abraham de partir... sans savoir où l'on va... mais confiant en la Parole de Dieu qui ne peut ni se tromper... ni nous tromper...
rester dans l'Ouvert comme le dit si bien le Père Leloup...
attendre  aussi...
 l'attente c'est le maitre- mot des contemplatifs...
commes ces vierges qui attendent l'Epoux dans cette belle page de l'Evangile de Matthieu 25,1-13
tenir..
rester là...
comme le suggère si bien Thérèse à Van...

" Si à l'occasion tu éprouves du dégoût et de la sécheresse, si tu te sens délaissé comme une pauvre âme qui ignore si l'amour daigne encore demeurer en elle, si après la communion tu ne sais quoi dire à Jésus qui reste muet comme toi, si te trouvant réellement tout près du Bien Aimé tu n'en reçois aucune parole de consolation, si le regardant avec amour tu n'arrives pas à savoir s'il comprend les sentiments de ton coeur, ce sont là , petit frère, des circonstances bien pénibles dont j'ai fait moi même l'expérience autrefois.
Cependant petit frère, tu n'as alors qu'une chose à faire... consentir à demeurer dans cet état. 
Pour ce qui est de savoir si tu aimes Jésus ton Bien aimé ou savoir comment te comporter avec Lui , laisse moi m'en occuper avec les autres frères et autres soeurs du Ciel... 
ton rôle à toi consiste uniquement à verser des larmes..."

Certes l'amour voudrait toujours mieux et de plus en plus aimer... mais c'est impossible tant que Dieu ne vient pas... 
cet impossible creuse une blessure... un abîme de pauvreté et d'humilité qui est source de Salut... 
car seule Dieu peut venir la combler ...
en la creusant encore et encore...

plus la nuit se fait obscure ...et plus elle chante l'aurore...

 

      suite