Béatitude dans l'Esprit


 
Au plus profond de l'Être...
 on découvre l'Ânanda... la Béatitude... l'intériorité dernière et la Réalité ultime.
 
Au plus profond de Dieu, le chrétien découvre ce qu'il appelle l'Esprit... Infinitude et Plénitude, Paix et Béatitude suprêmes. 

deux termes , deux concepts pour désigner une même Réalité

"L' ananda de l'Esprit, révélé au coeur du croyant, n'a rien de statique ou d'inerte ...
 c'est un dynamisme intense,
 une énergie à la puissance incommensurable
, car Dieu est « le Vivant », et l'Esprit est la manifestation suprême de sa vie. "

nous précise le Père le Saux

Mais il  fut  révélé aussi au chrétien et à l'occident qu'il n'y a de Plénitude et de Joie que dans l'Amour....

Un Amour qui dépasse et transfigure toutes les distinctions que les hommes avaient pu établir entre l'amour de soi et l'amour de l'autre,
 entre le don de soi dans l'agapè et l'exaltation de soi dans l'erôs....
 
 Mais... il n'est d'amour de soi qui, en même temps, ne soit essentiellement amour de l'autre,
 ni amour de l'autre qui ne soit réellement amour de soi. 

"C'est en allant à l'autre, au monde divin comme au monde créé, que chaque « personne » atteint à sa félicité et à sa complétude au plus intime de soi. 
Nul n'atteint le fond de son propre coeur, nul n'atteint à la joie parfaite qui y est cachée, sinon dans son élan vers l'autre, dans son passage, sa « pâque » vers l'autre."

ajoutera le Père Le Saux

Alors se trouve enfin résolue l'opposition  du même et de l'autre qui hanta la pensée grecque,
  celle de l'an-eka et de l'advaita, du non-un et du non-deux, qui hanta les sages de l'Inde.
car on est jamais si intime à soi qu'au sein de l'autre, 
et jamais si hors de soi et passé en l'autre qu'au plus intime de soi ! 

C'est cela précisément  le Message de Jésus ! 

 L'amour  sourd de l'ànanda et s'achève en l'ânanda, et l'Ànanda suprême, c'est l'Esprit.

Le Père Le Saux nous dit :

"L'Esprit est l'ànanda  (joie, béatitude) qui nous révèle la Parole dont sourd toute joie et qui nous entraine en la plénitude de cette joie. 
Il est l'ânanda qui fait résonner en nos coeurs le Message  quand il parvient aux oreilles de notre corps. 
Il est l'ànanda qui prépare notre coeur à entendre la Voix .
 Il est cette sérénité, cette plénitude, cette joie qui envahit tout notre être quand le grand Silence commence à se répandre en nous."

La Béatitude prend possession de nous à cause de la manifestation du sat et de la cit,  
S'il est vrai que l'ànanda provient du sat et de la cit il est également vrai que c'est à travers l'ànanda qu'on peut atteindre le sat et la cit.

 "Ce sont les « touchers » de l'Esprit sur l'âme, ses passages, souvent discrets et fugitifs, parfois brûlants et bouleversants, qui en réalité préparent l'âme à la révélation finale qu'elle est elle-même sat-cit-ànanda. Ils sont d'abord comme des éclairs dans la nuit, plus tard comme la douce et envahissante clarté de l'aube, tous présages et préludes du lever du Soi à lOrient de l'Être."

dira magnifiquement Le Saux


L'Esprit est Celui qui nous révèle le Fils.
et en conséquence nous révèle à nous même...
 
Cependant l'Esprit n'est ni parole ni discours. 
Il est ce murmure inaudible,
 ce mouvements vibratoires de l'air en lesquels se prolonge la Parole 
 la résonance nasale qui achève le OM. 

Comme le Père il est silence.

 "Il est le silence des consommations qui répond au silence des éternels commencements."
 
La Voix que le Fils est au sein de l'Être jaillit du silence et retourne au silence.
 Et nul jamais ne saura l'entendre ni pénétrer au silence d'où elle naquit
s'il ne se laisse engloutir au silence qui procède de cette Voix....

L'Esprit nous révèle le Fils en mettant tout notre être en syntonie avec la Parole 
 L'Esprit est l'éternelle résonance de l'Abba Père que le Fils chante au Père, du fait de sa propre existence. 
L'Esprit est le rayonnement de la Gloire que le Fils reçoit du Père et sans fin lui retourne.
 
La Voix du Fils ce n'est pas de l'air qui vibrerait comme en dehors de nous, 
c'est l'ébranlement même de notre conscience au plus intime d'elle-même, lorsque nous devenons conscients que nous sommes engendrés par le Père éternel.

et le Père Le Saux de préciser:

"L'âme vit cette joie suprême de l'Être non seulement dans la « grotte de son coeur »,
 mais aussi dans la multiplicité de ses contacts avec le monde des hommes et de la nature dont elle fait partie.
 Chaque instant est sacrement d'éternité, 
chaque événement est signe et sacrement de la Joie absolue,"
 
  "Au creuset de la foi et de l'amour, toutes les joies des hommes, petites et grandes, 
de même que toutes les peines de ce monde, se transforment en la Joie éternelle et unique, l'Ananda de l'Être au coeur de Dieu 
. Cette Béatitude essentielle remplissait le coeur même de Jésus quand il exhalait son dernier cri sur la croix."

« A celui qui a vu l'Unité, en qui le Soi est devenu tous les êtres, quelle place demeure pour illusion, chagrin ou souffrance quelconque? »


L'homme ne possède pas cette ànanda, mais bien plutôt il est possédé par elle.
 
C'est comme une force, une source d'énergie qu'il sent jaillir de sa profondeur,
 c'est la force primordiale de la  shakti. ( puissance divine et créatrice)

 Il lui semble que le centre le plus profond de son âme s'est ouvert de l'intérieur, et qu'il n'est plus désormais qu'un canal par où s'engouffre la Force infinie qui mène les mondes à leur achèvement et à la perfection Ultime.
 
Et toutes les disciplines spirituelles et les méthodes de yoga de l'Inde n'ont d'autre but que de libérer cette force;
 toutes cherchent à atteindre un plan supérieur de conscience et d'être, en lequel cette shakti puisse librement oeuvrer et remplir l'âme d'un sentiment inexprimable de sérénité, de plénitude et de béatitude.

 Reste que la paix et la joie promises par Iéshouah à ses disciples au moment de disparaître à leurs yeux est déjà présentes, à l'état latent, au coeur de tout homme qui a reçu Sa grâce.
Elles demeurent néanmoins comme scellées et inopérantes aussi longtemps qu'il refuse d'ouvrir par le dedans la porte de son âme ...
et demeure cantonné en son petit ego...

.et le Père Le saux de dire encore:

"Personne n'est exclu de la Joie des élus de Dieu.
 Dans l'Ânanda divin, il n'existe ni propriété privée ni privilège particulier.
 Rien n'est à moi qui ne soit à tous. 
Rien n'appartient non plus à l'un quelconque de mes frères qui ne soit mien par le fait même.
 Ce n'est que dans la communication que j'en fais aux autres, au mystère de l'agapè et de la koinônia que j'entre moi-même en possession du don que me fait l'Esprit."


"Il n'est qu'un unique Regard, qui embrasse tout l'être et en qui toutes les créatures sont regardées avec tendresse par le Père,
 c'est en ce même et unique Regard que tous contemplent le Père, l'aiment et l'adorent.

 Le Regard d'amour du Père, c'est son Fils éternel.
le regard de chacun de nous en Lui...

 Il n'est qu'une seule Béatitude en laquelle le Père et le Fils, et dans le Fils tous ceux qui, avec lui et par lui, sont nés de Dieu, prennent éternellement leurs délices.
 Cette Béatitude est l'Esprit d'Amour,
 le divin Ànanda.

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