"Le ciel n'a pas été fait image de Dieu ni le soleil,
ni les astres.
Seul tu es une imitation de l'Être
supérieur à toute pensée, une similitude de la Beauté
incorruptible, une empreinte de la véritable Lumière.
En regardant vers elle, tu deviens ce qu'elle est, car
son éclat brille en toi, reflété par ta pureté...
Celui qui a purifié l'oeil de son âme voit dans sa
propre beauté l'image de la nature divine...
Il mérite d'être appelé bienheureux puisqu'en regardant
sa propre beauté il voit en elle le modèle ...
Limant notre esprit par l'enseignement des vertus,
Dieu polit et rend brillante la surface de la pierre,
c'est-à-dire qu'il forme en nous l'image de la vertu,
qui est le Christ, à l'image duquel nous avons été
créés et devons redevenir."
(
Saint Grégoire de Nysse, )
A la suite de ce magnifique texte de Grégoire de Nysse le Père Le Saux nous invite à la méditation car autant il est vrai que nous avons tellement tendance à anthropomorphiser le Divin...voir le Mystère de l'existence autant il est vrai que l'homme nous y ramène sans cesse dans sa perfection incroyable à nos yeux
" C'est en se connaissant lui-même, au plus vrai
de soi, que l'homme devient capable de découvrir au moins quelque chose
du mystère de Celui dont il est l'image.
La beauté de son corps
la noblesse de son esprit ne sont en définitive que des reflets de
la Beauté et de la Lumière incréées.
Ses facultés, ses organes ses lignes sont
en quelque sorte une icône du Créateur.
A ce titre, l'homme est
invité à se regarder et à contempler l'image divine en lui-même
dans le silence de son adoration.
Mais, c'est plus encore dans le Mystère le plus intérieur
de son âme que l'homme est convié à pénétrer pour y percevoir
l'image de son Dieu,
et y découvrir au plus intime à la fois son
propre Mystère et celui de son Créateur"
Trop souvent peut être pour cerrtains ou fort heureusement pour d'autres
en Orient, l'image
n'est qu'un reflet fugace du divin, sans consistance réelle,
un rayon de lumière destiné à être finalement résorbé dans la source
qui l'émet.
A l'inverse en occident l'homme abuse de cette "connaissance" qui place
l'image dans le monde des idées et pousse à élaborer des représentations de Dieu à l'image de sa pensée et des idoles fabriquées
ses mains.
Souvent il n'a pas la sagesse et l'humilité de se tenir en silence en face du
Mystère...
simplement réceptif et ouvert à l'Esprit
attentif sans plus ...à ce reflet de la splendeur divine qui se manifeste dans son coeur,
dans son esprit,
dans son corps
et dans toutes les formes et les forces de la nature.
Ces reflets fragmentés que l'homme entrevoit
au miroir de la création ne peuvent receler de vérité définitive...
Si glorieux qu'ils paraissent d'abord à l'esprit, ils ne sont plus, l'instant suivant, que des symboles décevants, incapables de le conduire jusqu'au Réel.
Comment parler de l'« image » de Celui qui par essence est au-delà de toute forme ?
En
prenant une chose quelconque pour l'image de Dieu, sa nature vraie s'évanouit...
l'idolâtrie apparaît...
avec toutes
ses formes, des plus grossières aux plus subtiles.
Quand à l'inverse,
l'homme découvre vraiment Dieu au centre de son être,
au centre
de tous les êtres,
alors automatiquement il n'y a plus d'image,
elle a disparue...
Serait-ce l'Esprit qui dévoile
à l'homme le secret de la véritable
Image de Dieu
qui ne peut se trouver qu'au sein de Dieu lui même. ?
le Verbe est-il le seul qui reflète la gloire de Dieu et porte
«l'effigie de sa substance »
car pleinement transparent à son être véritable ?
parfaite manifestation d e la totalité du génome qu'il porte en lui
C'est
en
cette Image éternelle et
à l'image même de cette Image,
que l'homme a été créé.
Ceux-là seuls le comprennent qui ont appris
de l'Esprit, dans le secret de leur âme, qu'ils sont « nés de Dieu »
(Jn 1, 13).
mais me direz-vous quelle est l'image du verbe ?
et cette notion a-t-elle un sens pour tous ?
Le verbe n'est-ce
point l'homme en sa perfection ?
En la Parole éternelle, il est parole vraie de Dieu.
En
l'Image éternelle, il est image réelle.
En la Sainteté de l'Unique,
il est lui-même saint.
En la Gloire divine, il est gloire, hymne vivant
à la louange de Dieu, vraie" parole de louange".
Dans la mutuelle
présence de l'un à l'autre du Père et du Fils, il est présent à la
présence en lui du Père.
Nombreux sont ceux qui effrayés à cette idée on essayé à forces de
tournures d'esprit et rélexions diverses de placer Dieu à distance...
"un Dieu distant,
dont on ne contemplerait l'image, même en soi, que dans un miroir pour ainsi dire « extérieur » à la Réalité qui s'y reflète."
trahison du Message de Ieshouah ...
il est vrai qu'on assiste à un retour en force de l'anthropomorphisme...mais n'est-ce point la vérité dont le christianisme est porteur ?
" Si je suis image de Dieu, cela
est vrai non seulement parce que je peux découvrir en moi quelque
analogie avec les processus divins -
mais surtout parce que le Fils lui-même se révèle et vit en moi,
parce que la génération et la vie divine sont opérationnelles en ma
profondeur"
nous dit le Père Le Saux.
La création fut appelée à l'existence en la réalisation du
Fils
ce qui veut dire en clair qu'elle n'a de sens que par rapport au mode de penser
de fonctionnement du cerveau du Fils
Elle ne pouvait l'être ni au mystère du Père, Principe sans
principe, Origine absolue,
ni au mystère de l'Esprit, Terme absolu, ultime Consommation de l'Être.
Toute la création
est une christophanie.
et tout ce qu'il renferme est théophanie,
manifestation de Dieu.
Ce n'est pas un supplément, un surcroît, quelque
chose qui viendrait s'ajouter à Dieu pour ainsi dire après ...
. Il n'est qu'un unique et indivisible acte divin d'expansion dans lequel le Christ - et avec Lui tout l'univers, son
plérôme - est appelé à être.
Le Père est la source originelle de l'image de Dieu que l'homme
est dans le Fils,
c'est à dire en tant que fils...en tant que fils unique et aimé ( chacun de
nous)
une source qui se révèle au centre le plus intime
de cette image.
Et là aussi, l'Esprit est révélé, non pas comme
source mais comme perfection et achèvement de cette image.
Esprit qui partout, est comme un appel irrésistible à la
perfection finale de toute la création dans l'unité de Dieu.
« aspiration » puissante en quelque sorte du souffle de Dieu qui emporte
toutes choses depuis le commencement du monde jusqu'à
l'eschaton ( l'achèvement) au ciel et sur la terre.
C'est en l'Esprit que se clôt et
s'achève le mystère de Dieu .
En lui le mystère du Christ total, le Christ en soi et dans toute la création, trouve son achèvement et sa consommation
L'Esprit
remplit toutes choses (Sg 1, 7).
Il est le Soi de Dieu,
l'ultime
profondeur d'intériorité et de vérité.
Au-delà de l'Esprit, il n'y
a rien.
Mais me direz vous...la Bible...ou les autres textes sacrés...
"Je suis celui qui est...
« Yahvé »
est en vérité le nom qui révèle Dieu et qui le dérobe tout à la fois :
qui le cache à qui n'a pas osé pénétrer dans les ténèbres où
IL habite ,
et qui le révèle merveilleusement à celui qui est prêt
à s'y laisser saisir
... et à se perdre dans la contemplation du
Mystère..."
L'homme ne pourra jamais épuiser la signification de ce qui se déroula
...un jour quelque part... du côté de l'Horeb ...?
Aussi aucune réflexion philosophique ne peut faire pénétrer en
ce Mystère,
ne permet de pénétrer en cette « nuit »
succédané notre méconnaissance et à nos non réponses pour les uns
Être au delà de notre intelligence et de nos sens pour les autres ...
Dieu est-il inconnaissable parce qu'il est l'Un ? ...
aucune intelligence n'étant capable de saisir l'Un dans sa
simplicité... ?.
« Nous ne le comprenons ni par la science ni par la pensée,
comme les autres intelligibles, mais par une présence supérieure à la science.
L'âme s'éloigne
de l'unité et tombe dans le nombre et la multiplicité.
Il faut donc surmonter la science...
et il faut abandonner
et
la connaissance
et
le connaissable;
nous devons abandonner
tout autre objet de contemplation,
même celle du Beau,
car le Beau est postérieur à
Lui
et vient de Lui
de même que la lumière du jour dérive de celle du soleil
...
nos paroles
et nos écrits dirigent vers Lui;
ils nous font sortir du langage pour nous éveiller à la contemplation;
ils montrent en quelque sorte la voie à qui veut contempler.
Lui...
IL n'est absent
de rien... et IL est absent de tout ...
Présent, IL n'est pas présent... sauf à ceux qui peuvent le
recevoir ».
nous dit( Plotin)
Mais ce n'est pas seulement parce que
Dieu dépasse notre compréhension que nous chrétiens et nos
frères juifs l'adorent
comme « l'Un au-delà de tout »
un au delà de toute pensée comme de
toute parole
et Hadewijch
d'Anvers la grande Mystique d'ajouter:
« Ce que l'homme appréhende dans la connaissance nue de haute
contemplation, cela est grand assurément - mais n'est rien si je compare ce qui est saisi
à ce qui fait défaut. C'est dans cette déficience que doit plonger notre désir : tout le reste
est par essence misérable »
(Hadewijch dAnvers)
texte auquel
fait écho celui de Marguerite Porète
« Cette âme eût-elle toute la connaissance de Dieu que jamais posséda ou possédera
une créature, elle l'estimerait néant auprès de ce qu'elle aime, qui jamais ne fut connu
et jamais ne le sera.
Elle aime davantage ce qui est Dieu et qui ne fut jamais donné
que
ce qu'elle a ou pourra jamais avoir...
L'âme n'est point ivre de ce qu'elle a bu, mais bien
ivre et plus qu'enivrée de ce qu'elle n'a pas bu et ne boira jamais.
C'est le plus qui l'a
enivrée...
C'est de lui, que sans y boire, l'âme anéantie est enivrée, âme libre et
ivre !
oublieuse, oubliée, ivre de ce qu'elle ne boit pas et ne boira jamais! »
Le Mystère de Dieu n'est pas
seulement un
concept intellectuel qui relève de l'apophatisme, c'est une vraie expérience personnelle...
et même la théophanie de l'Incarnation a une valeur apophatique disent les Pères grecs,.
Paradoxalement en tout ce qu'il
dit de lui-même, Dieu révèle Son Mystère...
en même temps qu'Il
se manifeste Il se dissimule encore plus profondément...
saisissant et plongeant dans Son propre Mystère ceux-là mêmes à qui
Il a choisi de se révéler....
Le Mystique peut-il dès lors indiquer autre chose qu' une direction ?
et, comme on lui demandera à coup sûr d'expliquer et qu'il devra le faire
à l'aide d'images et de concepts, son auditoire est-il condamné à demeurer au
niveau du signe ?
Signes qui n'acquièrent une valeur réelle que
lorsqu'ils aident notre esprit à s'élever à la contemplation
du Mystère qui réduit au silence le mental
et transcende
toutes ses activités.
Seul un don gratuit de l'Esprit...une pure Grâce... peut mettre sur la Voie...
...et c'est
seulement après avoir réalisé qu'il est lui-même un impénétrable
Mystère que l'homme peut découvrir dans sa profondeur l'impénétrable
Mystère de Dieu.
L'homme est l'« au-delà de toute chose »
de l'Être même.
Quand l'homme prend pleinement conscience de la Transcendance d'un Tout Autre
et combien
celle-ci est impliquée en tout ce qu'il pense,
il n'y a plus
de danger qu'il confonde Dieu avec les images dont il se sert pour
parler de Lui.
Mais rassurons nous...
en fait il n'y a pas de véritable contradiction entre une approche imagée
voire idolâtrée du Mystère comme nous la livrent la plus part des
"religions"... et une approche apophatique et introspective...
il y a plutôt complémentarité...
ces deux démarches s'appellent l'une l'autre.
et qui veut avancer doit prendre appui sur ses deux jambes...
Le Père Le
Saux nous le précise:
"C'est précisément parce que Dieu est au-delà des formes, qu'il
est aussi en dehors et au-dedans de toute forme :
étant sans-forme,
a-rùpa, il peut donc être reconnu et adoré sous toutes sortes de
formes, sarva-rùpa . "
C'est ainsi que l'« Innommable » possède en même temps tous les
noms.
et le Père
poursuit:
"Il n'est rien qui ne révèle Dieu à l'âme qui lui est ouverte en une
profonde conscience de soi,
et en même temps il n'est rien non
plus qui, en le révélant, ne le désigne comme inexorablement
au delà....
Tout est le « signe » de Dieu, son linga",
"Dieu est en
tout, mais rien ne l'exprime pleinement."
"Dieu est au-delà de tout, et il ne se laisse retenir par rien."
"De fait, plus fruste même est le
symbole
et moins il est retouché par la main ou la pensée de
l'homme,
plus Dieu s'y révèle en sa transcendance...
à la façon d'un
tableau qui se contente de suggérer par quelque lignes ou quelques
taches de couleur...
ou comme une nature vierge que l'homme n'a
point encore profanée et en laquelle tout proclame la Présence...."
L'homme ne commence à connaître Dieu véritablement que
lorsqu'il a réalisé qu'il ne sait rien de lui.
« Lorsque tu penses : je le connais bien,
tu connais assurément bien peu la forme du Brahman
Par qui ne le conçoit pas il est conçu;
par qui il est conçu il n'est pas connu
C'est par un éveil qu'il est atteint...
C'est comme un éclair...
L'oeil cligne, ah!... »
Tant que l'homme veut étreindre Dieu dans ses paroles et ses
concepts,
il n'étreint jamais qu'une idole'.
Dieu lui échappe
dans l'effort même qu'il a fait pour se saisir de lui.
Il en est de même
quand il aborde le Christ...
et tous les mots que celui-ci emploie sont
chargés de Mystère...
Mystère de Rencontre ...que l'Évangile rappelle sous la figure
du vieillard Siméon...
Rencontre
paradoxale avec l'Inaccessible
Rencontre non seulement possible mais qui établit une Alliance...nous dit
la Bible
pur non-sens. pour la compréhension humaine !
Pourtant...
pourtant nous écrit le Père Le Saux :
"celui qui fait l'ultime expérience - celle simplement d'être -
celui-là est réellement passé,
« trépassé » au-delà de lui-même;
jamais plus il ne redécouvrira
ni ne recouvrera le soi de son identité extérieure et mondaine."
Le coeur de la créature est sans repos tant qu'il n'a pas
atteint et rencontré Dieu, comme le dit si bien saint Augustin,
et la vie éternelle, selon la définition du Christ même, c'est de connaître le Père et
Celui qu'il a envoyé
(Jn 17, 3).
Jésus,
Parole incarnée, figure ou prise de conscience qui manifesta un jour aux hommes mieux que par un discours
l'Inconnaissable.
La révélation du Non-Manifesté, celui qui essentiellement ne peut être manifesté :
et c'est cela même
le paradoxe fondamental du christianisme.
Mais pourtant Dieu ( si Dieu il y a )
demeure inexorablement au-delà ...
au delà de la portée de nos sens et de notre esprit .
« En vérité, en vérité, je te le dis,
à moins de naître d'en haut,
nul ne peut voir le Royaume de Dieu >> susurre la Bible
Pour connaître Dieu... faut-il que l'homme dépasse le monde de la chair et qu'il
devienne, esprit ? : cela nécessite un retournement de l'être...une metanoia
la conversion totale requise par l'Évangile de
quiconque veut avoir accès au Royaume.
Tel fut le message essentiel proclamé par Jean Baptiste
Tel fut aussi le message du Christ
"Convertissez-vous !,
repentez-vous !,
effectuez un total retournement intérieur !;
changez la direction !,
changez le cours même de ce qui est le plus intime et le plus
personnel en vous. !"
Le Royaume n'est ouvert que pour celui qui
renonce à lui-même,
qui abandonne tout ce qu'il a,
qui abandonne tout ce qu'il
est,
tout ce qu'il possède au-dehors comme au-dedans,... et même
sa propre vie !
son soi
Dieu n'est véritablement
connu et possédé que
dans le dépassement radical de l'ego.
et la
voie nécessaire à ce dépassement, c'est l'Amour !
"Quiconque dit encore un Je et un Tu qui l'opposent à son frère
n'a point encore quitté ce monde...il n'est pas passé au plan du Réel.
Quiconque dit encore un Je et un Tu qui l'opposent à Dieu montre
par là même qu'il ne connaît pas encore Dieu."
nous précise avec tant de justesse l'ermite d'Arunachala
Car au terme de "l'Expérience"
...de l'" Eveil " il n'est plus personne pour dire : « Je sais »,
ni pour
dire : « Je suis devenu Brahman. »
« Car en la Gloire même il a disparu,
celui qui a voulu connaître la Gloire,
à la façon d'un papillon qui, tombé dans la flamme,
est devenu flamme, et a disparu... »
A ce prix ...
à ce prix seulement l'homme réalise sa véritable fin ...
...et atteint
son être réel.
Mais est-il possible de vivre vraiment cela à la lettre ?
Bien rares son
ceux qui, comme un François d'Assise, ou d'autres ont pris complètement
le Message de l'Evangile au sérieux.
Hélas...
au fil du temps, les paradoxes évangéliques ont été
figés
en formules et en institutions pour plus de convenances...et pour les rendre conformes aux règles
du « bon sens ».
Pourtant n'est-il pas écrit
:
"Vends tout ce que
tu as,! donnes-en le prix aux pauvres, à ceux qui sont incapables
de te donner quoi que ce soit en échange !.
N'amasse rien pour
demain ! pas plus que ne le font les oiseaux du ciel. !
Laisse ton champ !,
ta maison !, ta femme et tes enfants !, ton père et ta mère !,
et viens
avec moi !, suis-moi !, la croix sur l'épaule !,
comme un criminel sur
le chemin de son exécution.
A qui te demande, donne sans hésiter !.
A qui s'avance pour te frapper au visage, tends la joue !.
N'oppose
jamais la force à la force. !
Heureux es-tu ! si tu n'as rien !, si tu pleures, ! si tu as faim et soif !.
Plus heureux encore si on t'injurie !, si on
te persécute !, si on te met à mort !..."
alors on flanche ?
eh oui ! la vie de celui qui obéit à la lettre à l'Évangile est celle d'un
étranger,
d'un sans-logis,
d'un vagabond
qui va de lieu en lieu,
ne s'arrêtant nulle part ,
d'un errant toujours sur le départ .
« Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel ont des nids; mais le Fils de
l'homme, Lui, n'a pas où reposer la tête » (Le 9, 58).
"partout il passe...
faisant le bien comme son Maître,...même à ceux
qui le maudissent;
mais...
mais transmettant Le Message de l'Amour vrai et annonçant du Royaume.
à tous ceux qui veulent bien l'écouter,
Il ne s'inquiète de rien, ne s'attache à
rien,
mais...
mais partout et toujours il laisse rayonner autour de lui la Joie
et la Paix dont son coeur déborde.
et chacun reconnait en soi cette parole comme faisant partie de lui-même
parole murmurée au plus profond de ses gènes...
Paroles inscrites au plus profond de son code génétique...
méthode conduisant à la Béatitude d'Être
Le sanyasi, l'ermite errant
est bien proche d'un tel idéal"
ajoute le Père Le Saux
« Qu'il endure les paroles méchantes et qu'il n'insulte personne;
qu'il bénisse quand il est maudit.
Qu'il n'ait ni foyer ni maison,
qu'il aille au village en quête de son riz,
indifférent et résolu, silencieux et recueilli.
Avec soi-même comme seul compagnon,
qu'il erre dans le monde,
tendu vers la joie suprême! »
« Quand il y a le sol pour étendre ses membres,
pourquoi s'embarrasser d'un lit?
La paume de la main ne vaut-elle pas tous les récipients?
Pour se vêtir, l'air ne suffit-il donc pas?
ou bien le haillon ramassé sur le chemin? »
Ce n'est qu'en
fuyant loin de tout et d'abord loin de soi,
au-delà de tout et au delà de soi,
que l'homme peut atteindre à Dieu,
Lui le Tout Autre...
Lui l'ineffable
Lui l'Inaccessible.
0 Toi, l'Au-delà de tout
Ô toi, l'au-delà de tout,
comment t'appeler d'un autre nom ?
Quel hymne peut te chanter ?
Aucun mot ne t'exprime.
Quel esprit peut te saisir?
Nulle intelligence ne te conçoit.
Seul, tu es ineffable;
tout ce qui se dit est sorti de toi.
Seul tu es inconnaissable;
tout ce qui se pense est sorti de toi.
Tous les êtres te célèbrent,
Ceux qui parlent et ceux qui sont muets.
Tous les êtres te rendent hommage,
ceux qui pensent comme ceux qui ne pensent pas.
L'universel désir,
le gémissement de tous
tend vers toi.
Tout ce qui existe te prie
et, vers toi, tout être qui sait lire ton univers
fait monter un hymne de silence.
En toi seul, tout demeure.
En toi, d'un même élan, tout déferle.
De tous les êtres tu es la fin,
Tu n'es pas un être seul,
tu n'es pas l'ensemble
tu as tous les noms;
comment t'appellerai-je?
Toi, le seul qu'on ne peut nommer,
quel esprit céleste pénétrera le voile
qui est au-delà des nuées?
Aie pitié, ô toi, l'au-delà de tout;
comment t'appeler d'un autre nom ?
Grégoire de Naziance
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