OM

 

le terme de Om peut paraître obscur...
En fait près de "l'Ineffable" toute parole articulée, tout dialogue, toute formulation de phonèmes...toute idée conceptuelle même n'a plus de sens...
seul compte le Silence infini et l'amoureux échange des Présences...
comme quand deux êtres subjugués l'un par l'autre ne savent plus que se regarder les yeux dans les yeux... et sentir monter en eux le désir d'une Rencontre et d'une Union éternelle...

Je vous donne ici quelques textes du Père sur la question... en les intercalant d'un texte personnel pour aider votre compréhension et votre recherche ...ou votre prière...

OM et AMEN

 

  OM, le pralava,  nous vient des temps védiques les plus reculés,
c'est le mantra par excellence , le son le plus sacré de tous....

Trois - ou plutôt de quatre - éléments le composent formant un son unique,
 le quatrième  étant  le pur silence....
 
A l'origine,   considéré comme le plus simple des sons,...
  la voyelle « A »  se combine avec « U » pour former « 0 »,
 et se prolonge en la résonance nasale « M »....

Situé à l'extrême limite de l'audible et du prononçable, OM, plus que tout autre son, est apte à exprimer l'inefficiente des mots comme des paroles devant le Mystère ineffable.
 

Il est dans l'ordre du son ce qu'est le linga (le symbole)  dans l'ordre des objets visibles et tangibles .
Cette masse de pierre informe à peine sculptée qui dans les temples matérialise la Présence de la Divinité...

Tout comme cette veilleuse qui monte la garde en nos églises tout prêt du St Sacrement et qui indique de ses palpitations irrégulières et tressautantes: " IL est là !"


Dernier étai de la pensée avant qu'elle ne se perde dans le grand silence de l'Être

« C'est le meilleur étai, c'est l'étai le plus haut
quand on l'a reconnu,
on atteint à la gloire, au monde du Brahman
Cette syllabe OM est le Brahman,
cette syllabe OM est au-delà de tout

0M, est le mot que proclament tous les Védas,
c'est le mot qui signifie toutes les ascèses »
(Katha  Up., 1, 2, 17, 16, 15)

« Brahman c'est la cible à atteindre,
 qu'il faut viser sans se laisser distraire;
 la flèche, c'est l'àtman, son propre soi
 l'arc, c'est le OM! »
(Mundaka Up. 2, 2,)

« A » est le premier son, la première mesure qui correspond à l'état de veille 
« U », la seconde, coïnciderait avec l'état de rêve
 « M », la troisième, c'est l'état de sommeil profond 
. La quatrième mesure est, elle... sans mesure 

<<C'est l'état au-delà de tous les états que l'homme peut concevoir et dont il peut avoir
conscience
 C'est, Paix, Joie, Non-Dualité. >>


"
OM contient en soi tout ce que l'homme peut dire de Dieu, et tout  chant védique se termine par cette syllabe.
 Chacun d'eux commence aussi par
OM,
 
OM c' est le premier son qui vient aux lèvres, quand l'homme revient du silence où il a entendu le Mystère 
et s'essaie à l'exprimer pour le bénéfice de ses frères et  la louange de la gloire du Seigneur." nous confie le Père Le Saux


Lorsque toutes les facultés de l'homme sont réduites au silence et que sa pensée même cesse de
fonctionner, il traverse une sorte de mort, dont le signe est le silence de la dernière 
 syllabe de
OM ,
syllabe  qui outrepasse tout son.

( On retrouve la même appréciation de certains ermites ou Mystiques chrétiens à propos de l'Amen ou de la prière de Jésus)


Mais ce qui parait aux yeux de chair comme de la mort n'est pas une mort réelle
Car si cet état est un vide, c'est tout autant une plénitude, car...,à ce niveau du Réel, le verbe humain explose. 
Et dans cette immobilité silencieuse, il est bien difficile de percevoir la Présence de la Vie.

 
La contemplation hindoue du Saccidànanda ( Être , conscience, Béatitude; l'équivalent de notre Trinité) s'achève dans le secret de, OM, la syllabe qui exprime  tout le Mystère de l'Être,
 le mouvement de plénitude vers la plénitude, 
le repos de la plénitude dans la plénitude.

Le
OM qui émerge de la contemplation chrétienne du Saccidananda est un OM renouvelé, encore plus saint et  plus mystérieux.
Un
OM dont le symbolisme des trois éléments de ce son unique semble anticiper, en quelque manière, l'extension de l'Être en trois et le recueillement sur soi de l'unité indissoluble de la Trinité.

Écoutons le Père Le Saux nous le chanter et nous l'expliciter à sa manière

"C'est un OM qui, issu du Silence du Père, se perd ineffablement en l'Esprit, s' entrouvrant comme en son milieu pour prononcer le Verbe.
C'est un
OM qui chante à la fois tout le mouvement intime de Dieu vers Soi, et tout le repos de Dieu en Soi.
C'est un
OM qui dit la communication de la Plénitude au Fils et à l'Esprit et à tous ceux aussi qui, dans le Fils, en acceptent le don, et le retour au Père de cette même Plénitude.
C'est un
OM qui, dans ce retour même au Père, est identique à l'Abba que chante éternellement le Fils et que l'Esprit murmure sans cesse au coeur des êtres."

(...)

"Quand l'âme chrétienne s'entend dire Tu par le Père et qu'elle le lui redit, c'est comme si l'ultime résonance du
OM védique vibrait en elle. 
Le
OM qu'elle prononce n'est plus alors pour elle ce simple son à peine audible en lequel l'homme achève de prononcer le nom de Dieu. 
Elle sait maintenant que Dieu lui-même s'adresse à l'homme dans son Verbe , du fond des silencieuses profondeurs de l'Être, et que dans le même Verbe  l'homme peut parler à Dieu et être entendu."

(...)

"
OM, c'est le lever de l'Être dans le Père, SAT. ( être)
OM, c'est l'auto-conscience de l'Être, c'est l'éveil à soi dans le Fils, CIT. ( conscience)
Le
OM de la troisième Personne, c'est ce frémissement à l'ultime limite du seuil du son qu'est l'Esprit en Dieu et dans l'univers 
Esprit que symbolisent  la colombe planant au-dessus des eaux primordiales,  le bruit de la brise légère , qu'Élie entendit à l'Horeb , la descente de la colombe sur Jésus au Jourdain
 
OM c'est aussi le silence éternel qui culmine dans le OM substantiellement unique du Père et du Fils.
Chacun des Trois le profère seul, et les Trois le disent comme un seul.
 Non point que chaque Personne prononce seulement une partie du
OM
chacune le prononce dans son entièreté, car chacune célèbre les Trois et ce faisant célèbre leur indivisible Unité.

Et moi aussi je chante , le
OM
Je prononce le
OM qui a sa source dans le Père, qui résonne en moi, et rentre dans le silence
en l'Esprit.
Et ce
OM que je dis, ineffablement, je le suis; 
car je ne suis, moi, cette créature, cette personne à nulle autre équivalente, 
je ne suis que dans la Parole du Père, le Fiat, le
OM en lequel la création a son
origine .
Je suis ce
OM que prononce le Père par le Fils dans l'Esprit,
 tension infinie de Dieu, au-dedans de soi, vers soi.

Je suis ce
OM et ce Saccidànanda, emportés dans l'élan de l'Esprit.
Je suis, Être, Conscience et Béatitude, qui sont le propre du Mystère ,
 l'expression la plus vraie de l' Être, et en même temps le secret le plus profond du mien.

Je le suis dans ma communion avec tout ce qui est - car l'Être est indivisible - et en même temps dans l'incommunicabilité et l'unicité de ma personne.

Je le suis dans l'intersubjectivité de toutes les personnes créées, et en leur koinônia d'amour,

 Je le suis, dans l'intersubjectivité de la personne du Fils avec celles du Père et de l'Esprit.

Et je chante
Je chante le Saccidànanda au Père, par le Fils dans l'Esprit.
Je suis moi-même la gloire du Saccidânanda,
en mon appel à l'être par le Père dans le Fils, par l'Esprit,
en ma naissance dans la Gloire du Père,
en mon éveil à la Gloire du Fils,
en mon être plus-rien-que-Gloire en la Gloire de l'Esprit,
en l'ultime Mystère du
OM qui est JE dans le Père,
quand l'Être jaillit au sein de Dieu,
et qui, dans l'Esprit, est « Soi »,
quand le Mystère divin devient totalement intérieur dans sa consommation finale...."

AMEN

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