avec le temps...
tout
comme l'est l'espace et la durée.
Pour le chrétien ou tout simplement l'occidental le temps est la mesure du
mouvement de l'univers vers la fin inscrite dans sa nature.
et le
chrétien, ne peut admettre que le monde soit le produit du
hasard, ni que les êtres et les événements qui le composent soient
seulement des illusions.
Encore moins que tout soit de tout temps
Il "voit" trop en eux
l'épiphanie
du Mystère
la manifestation réelle de l' Amour de Dieu
Il pense que tout retourne au Père par le Christ, en l'Esprit,
et que
tout converge dans
le temps
vers l'achèvement
ce point oméga cher à Teilhard attirant tout au sein du Père.
Cette convergence ultime de toutes
choses est l'eschaton' dont il est si souvent question dans
les Écritures et chez les Pères.
Tout le déroulement du temps est
marqué par sa Fin, en laquelle il trouve son ultime signification.
L'eschaton...? l'accomplissement du temps,
mais plus
que cela encore... la conclusion et la récapitulation du temps général de
l'univers
En effet tout comme la conscience de l'homme transcende tout l'univers
matériel, elle peut atteindre l'eschaton et réaliser le Mystère final
chaque instant consciemment vécu de sa vie.
en raison
de sa connexion essentielle avec tout,
au nom de toute l'humanité
et de l'univers entier.
Il n'y a pas de salut qui ne soit salut de
tous et de tout.
Pour le croyant tout ce qui arrive dans la création
est épiphanie ou Parousie: avènement du Seigneur .
Chaque instant du temps
est une sorte d'apparition pascale,
Et le père Le Saux d'écrire ces
lignes:
nul ne vient à l'existence,
nul
ne progresse dans l'Être,
sinon dans l'éternelle Parousie,
En chaque conscience
humaine qui communie à une autre conscience
, en chaque
progression de la koinônia dans l'univers et dans le monde,
en chaque
renforcement de la cohésion de tous dans l'amour,
c'est le Père
qui « va » au Fils et à l'Esprit, et le Fils qui « retourne » au Père.
A l'instant même où l'homme s'éveille à lui-même et aux autres,
il s'éveille aussi à la Parousie éternelle."
Ainsi, selon Le Saux le temps mesure le lent processus
du retour de l'homme à Dieu en réponse à l'appel qui l'a originairement tiré du néant...
Préparation de l'eschaton, à la fois
dans l'univers et dans le secret de chaque coeur, préparation qui
s'opère d'abord dans tout l'univers,
puis dans le genre humain
et finalement dans le corps et l'intellect de chaque individu en vue
du moment décisif de son éveil à l'Être.
C'est précisément à ce
moment critique que l'homme choisit de s'éveiller pour Dieu ou
contre Lui, et se fixe, dans
le refus ou dans l'amour'.
L'homme ne peut s'éveiller à soi,
dans
la liberté de sa conscience vierge,
sans choisir entre l'acceptation
ou le refus de la
divine koinônia
- sous quelque symbole que
ce choix puisse être présenté.
Pour celui qui a choisi Dieu
ou est revenu à lui, le
temps c'est alors les pas successifs de sa montée vers Dieu et de
son entrée dans son propre Mystère.
Le jnàni ne nie pas l'existence du temps,
pas plus qu'il n'adopte un point de vue supérieur d'où il dominerait, impassible,
la succession des temps et des événements.
Il, ne peut manquer de reconnaître en chaque détail
d'une vie humaine,
dans les caractères distinctifs de chaque créature,
voire même en chaque instant du temps,
un don de Dieu qui lui
communique sa propre vie.
Dans l'acceptation de ce don de Dieu, il s'unit à l'action de grâces de la terre et du
ciel
Mais...
persuadé d'avoir rejoint
une fois pour toutes les profondeurs de l'Être, il ne
conçoit plus de progression « de centre en centre plus profond' ».
et c'est là que le christianisme peut apporter un plus...
"Pour lui, la pénétration au Mystère de Dieu ne peut connaître de limite
et l'Esprit ne cessera
de le conduire de profondeur en profondeur.
Même les événements
de sa vie extérieure lui semblent n'avoir d'autre but que de l'inviter
à s'y enfoncer toujours plus avant.
Le temps au cours duquel se
déroulent ces événements lui semble tout ordonné à marquer les
étapes de son développement intérieur,et de son entrée dans la vie
divine.
Pour lui, Dieu a comme un trésor illimité de secrets à lui
communiquer et ne cesse de l'inciter à un abandon plus essentiel
et plus total."
Ainsi le jnani chrétien ne cherche point à fixer le temps en une éternité qui ferait
fi du déroulement des événements du monde
il accepte le moment présent comme un don unique du Père,
comme le vouloir précis du Seigneur sur lui,
comme le lieu de l'éternelle et béatifiante
Rencontre
"Il ne rêve pas
d'un
futur où il serait enfin parfait,
toutes passions apaisées
l'esprit
stabilisé,
la volonté dirigée vers Dieu sans plus de défaillance.
Non,
c'est au moment précisément où il vient de commettre une erreur,
peut-être un péché grave, quand sa nervosité l'empêche de se
recueillir et d'accomplir ce que les autres attendent de lui, quand
ceux avec lesquels il vit lui reprochent ses incapacités et ses
limites ,
c'est là
c'est là très exactement qu'il rencontre son Seigneur.
C'est alors qu'il accède à l'Abba Pater qu'il entend au plus profond
de lui-même et qu'il murmure en retour.
Dans l'acceptation de
sa propre limitation et de sa temporalité, le chrétien atteint à une
profondeur d'amour et d'abandon de soi, incompréhensible au stoïcien."
La « sainteté » ne consiste pas comme on le croit trop souvent à
être sans péché
, maisà demeurer en plein dans la conscience de celui-ci
et du fond de son péché d' invoquer Sa Miséricorde;
"parce que son péché renferme, en sa profondeur et son
opacité mêmes, des possibilités cachées d'appel à la lumière et à
l'amour autrement non manifestables."
S'il n'en était pas ainsi, Dieu
n'aurait jamais créé un être capable de pécher.
Il convient donc d'accepter la condition du monde et de s'accepter soi-même tel que l'on est
au moment présent,
En aucun cas il s'agit de résignation
Aussi haut qu'elle puisse être louée par certains, la résignation
n'est pas une attitude authentiquement chrétienne, car elle
n'implique pas un don réel de soi.
« Dieu a enfermé tous les hommes
dans la désobéissance, pour faire à tous miséricorde » (Rm 11, 32).
Ainsi l'acceptation de la douleur ou du mal par un disciple de Iéshouah n'est pas
une pure négation, à la façon des stoïciens (« Douleur, tu n'es
qu'un mot! »)
ni une évasion sur un plan supérieur.
L'enfermement dans un sanctuaire intérieur où orgueilleusement on se répète
qu'en fait l'on a raison
Non !
mais l'acceptation du monde tel qu'il est et du moment présent avec sa
particularité et toutes les circonstances qui l'accompagnent, est
« sacrement d'éternité ».
Et cette éternité qu'il signifie et réalise
n'est pas une éternité imaginée ou recherchée dans l'avenir;
c'est
l'éternité en soi, tout entière présente et immanente en cet instant
même.
en un advaïta
+
Retour à la table des matières