La liturgie de la nuit pascale commence à l'extérieur de l'église, autour du crépitement joyeux du feu nouveau.
Pendant que le bûcher s'embrase, le choeur  entonne un refrain au Christ-Lumière, repris par la foule.
Après avoir salué l'assemblée, le célébrant invite tous les fidèles présents à entrer plus profondément, en cette nuit sainte, dans la démarche de leur foi, passage de la mort à la vie.
 Pour introduire à la fête pascale, un  lecteur à la voix forte proclame à ce moment un très beau texte de saint Jean Chrysostome - emprunté à la liturgie de nos frères orthodoxes - invitant tous les fidèles présents à s'avancer pour prendre part "sans l'ombre d'une réticence... au banquet de la foi".
Auprès du célébrant, se tiennent les catéchumènes et les familles des enfants qui seront baptisés au cours de cette vigile.
Le célébrant apprête le cierge pascal en le gravant de la croix, de l'alpha et de l'oméga, et du millésime. 
Sur la croix, en souvenir des plaies de la passion, il insère cinq grains d'encens pour rendre plus tangible sa bénédiction et comme en fixer le souvenir. Il allume enfin solennellement le cierge pascal au grand Feu nouveau

La procession prend ensuite le chemin de l'église.
Elle est ouverte par un clerc portant l'encensoir fumant. Celui-ci évoque ici "la nuée" - symbole de la présence protectrice de Dieu - qui conduisait le peuple hébreu à travers le désert. Suit aussitôt le cierge pascail symbole de la colonne de feu de l'Exode, porté par le diacre . ou, à défaut, par le célébrant lui-même. Puis la croix, qui peut être drapée d un
tissu ou d'une fine étole de couleur blanche pour évoquer l'étendard de la victoire. 
Derrière le cierge s'avancent le clergé et les servants, puis les catéchumènes et les parents des baptisés, la chorale et les fidèles.
On proclame " Lumière du Christ !" Tous répondent : "Nous rendons grâce à Dieu." Alors le clergé, puis tous les participants, allument leur cierge à la flamme qui provient du cierge pascal. 
En se passant la lumière, on annonce à son voisin : "Christ est ressuscité." 
Et chacun de répondre avec la même ferveur : "Il est vraiment ressuscité!"
 En quelques minutes, l'obscurité s'illumine de visages radieux.
On proclame sur un ton à chaque étape plus élevé : "Lumière du Christ."
 Et la foule répond de nouveau : "Nous rendons grâce à Dieu."
Lorsque le cierge pascal a été hissé sur le chandelier, il est encore encensé par le diacre tandis que la foule - à la lueur des flammes chaleureuses et vacillantes - prend place dans l'église.

Alors le chant de l'Exsultet peut commencer.
Ce sont les premiers mots du chant qui annonce la Résurrection
Exultet jam angelica turba caelorum..., 
"Qu'exulte la foule joyeuse des anges dans le ciel.. ! 
" Devant le cierge, allumé à la flamme du feu nouveau, ce chant est un admirable commentaire de la force libératrice que la lumière du Christ apporte dans le monde. 
Les diverses facettes du mystère pascal y sont énumérées avec un grand souffle poétique :

"... Voici la fête de la Pâque dans laquelle est mis à mort l'Agneau véritable dont le sang consacre les portes des croyants.
Voici la nuit où tu as tiré d'Egypte les enfants d'Israël, nos pères, et leur as fait passer la mer Rouge à pied sec.
C'est la nuit où le feu d'une colonne lumineuse repoussait les ténèbres du péché. C'est maintenant la nuit qui arrache au monde corrompu, aveuglé par le mal, ceux qui, aujourd'hui et dans tout l'univers, ont mis leur foi dans le Christ:
Nuit qui les rend à la grâce et leur ouvre la communion des saints.
Voici la nuit où le Christ, brisant les liens de la mort, s'est relevé, victorieux des enfers. [ ... ]
Dans la grâce de cette nuit, accueille, Père saint, en sacrifice du soir, la flamme montant de cette colonne de cire que l'Église t'offre par nos mains.
0 nuit de vrai bonheur, nuit où le ciel s'unit à la terre, où l'homme rencontre Dieu.
Permets que ce cierge pascal, consacré à ton nom, brûle sans déclin dans cette nuit...
Qu'il brûle encore quand se lèvera l'astre du matin, celui qui ne connait pas de couchant, le Christ, ton Fils ressuscité, revenu des enfers, répandant sur les humains sa lumière et sa paix."
De la mélodie qui accompagne ce chant dans le Missel romain, les musiciens s'accordent à dire qu'elle est l'une des plus belles qui soient.

Liturgie de la veillée