TÉNÈBRES...

 

Chantés dans les ténèbres de la nuit avant le lever du soleil, les solennels offices des lectures, ou vigiles ou matines, des jeudi, vendredi et samedi saints prirent dès le 7ème ou 8ème siècle le nom d'offices des ténèbres.
 Leur beauté sobre et la grandeur de l'événement évoqué inspirèrent de nombreux musiciens, des 16ème et 17ème siècle comme Palestrina, Marc Antoine Charpentier, André Campra, Delalande, Couperin etc...

Aujourd'hui, ces offices, mis en oeuvre par des communautés religieuses et monastiques, sont redécouverts par des fidèles nombreux qui en apprécient la force et la. richesse.
 Les lectures bibliques sont en harmonie avec les chants de psaumes et de répons.
Les lectures des Pères ont la fraîcheur et la force des premiers commentaires. 


La structure des offices des ténèbres


Pour célébrer les offices des ténèbres, on plaçait au milieu du choeur un grand chandelier triangulaire à quinze cierges, disposés de façon pyramidale. 
Après chacun des neuf Psaumes des vigiles, puis après les cinq Psaumes des laudes et le Cantique de Zacharie, on éteignait à chaque fois un cierge. 
Dans le même temps, la lumière du jour naissant se répandait peu à peu dans l'église.
À la fin du Moyen Âge époque où l'on accordait beaucoup d'importance aux symboles  on voyait dans ce rituel , une représentation de l'abandon progressif du Christ par les siens durant la Passion. Les flammes des quatorze cierges, confectionnés de cire brune grossière, étaient éteintes l'une après l'autre; seul demeurait, au sommet du candélabre, un cierge de cire blanche.
 Comme la flamme tremblante, le Christ demeurait éveillé dans la solitude de son agonie, persévérant dans la prière.
À l'issue de l'office, ce cierge, toujours allumé, était retiré du candélabre et caché à la vue des fidèles, derrière l'autel.


L'office des ténèbres commence par un grand silence, d'où s'élève le chant d'une lamentation : les plaintes du prophète Jérémie devant la dévastation de Jérusalem.
 ici, elles sont à entendre comme expression de la tristesse de l'Église, réalisant quelle mort nous a valu le pardon de nos fautes :


Elle passe ses nuits à pleurer et les larmes coulent sur ses joues
Il n'est personne pour la consoler parmi tous ses amants
Tous ses amis l'ont trahie
ils sont devenus ses ennemis (...)
Jérusalem, Jérusalem
retourne au Seigneur ton Dieu !

Jérusalem Jérusalem convertere ad Dominum Deum Tuum !



On retrouvera le texte dans Jérémie(Lamentations 1, 2) en cliquant sur le lien


Les Offices des ténèbres se composent ainsi :
1er nocturne: 3 Psaumes et 3 Lectures Bibliques
2ème et 3ème nocturne : 3 Psaumes et une lecture Patristique divisée en 3 séquences 


L'assemblée fait écho aux Psaumes et aux lectures par le chant d'un répons composé d'un refrain et des versets d'inspiration biblique pour prolonger la méditation du texte et en expliciter le sens au regard de l'histoire du salut.

Les offices des ténèbres des trois jours saints S'achèvent dans la Plus grande sobriété. Autrefois, dans les cathédrales, les clercs heurtaient ensemble leurs livres contre le bois des stalles, créant ainsi une résonance sépulcrale dans le sanctuaire.
 Ce jeu théâtral illustrait le verset qui, dans l'évangile de Matthieu, Suit immédiatement la mort du Christ : «Voilà que le voile du Temple se déchira en deux, la terre trembla, les rochers se fendirent..» (Matthieu 27, 51).

En conclusion, on peut chanter la supplication litanique du Kyrie éléison et l'antienne latine "Christus factus est obediens usque ad mortem (Philippiens 2, 8)", «Le Christ Pour nous s'est fait obéissant jusqu'à la mort», comme c'en était l'usage naguère. 
Puis toute l'assemblée s',agenouille et demeure en silence, tandis que celui qui préside, se relevant seul, récite recto tono (c'est-à-dire sur un même ton) l'oraison finale.

Suivant le jour où nous sommes nous méditerons ensemble durant la nuit

- Les Ténèbres du Jeudi Saint

- Les Ténèbres du Vendredi Saint

- Les Ténèbres du Samedi Saint