La descente du fleuve de l'existence...

 

L'homme et sa double origine

 

Il convient de se souvenir que dans l'homme il y a deux natures : le corps et l'esprit... l'occident a oublié l'une au profit de l'autre ...

L'homme est citoyen de 2 mondes: celui de la réalité "existentielle"conditionnée, bornée par le temps et l'espace... accessible à la raison et à ses pouvoirs...
et celui de la réalité "essentielle" non conditionnée, qui est "au delà "du temps et de l'espace..
.accessible seulement à notre conscience intérieure... et inaccessible à nos pouvoirs...

La destinée de l'homme est de devenir celui qui peut témoigner de la Réalité Transcendante au sein même de l'Existence...
qui peut s'ouvrir à une saisie de notre être essentiel à travers des expériences qui le manifestent... et réalise ainsi de plus en plus une manière d'être qui nous permet de témoigner de l'Être dans la vie quotidienne...

Il ne s'agit pas d'opposer les deux dimensions ...
mais d'harmoniser les deux à la manière de St Paul lorqu'il déclarait:

" ce n'est plus moi qui vit c'est Christ qui vit en moi..."

 

Christ intérieur

Pour Dürckheim il s'agit du Christ universel...
présent en chacun de nous, en toute chose...
c'est le Soi des psychologues...l'Être essentiel de l'homme...
...Source de la liberté de la personne où le divin s'exprime sous une forme individuelle et particulière au sein du monde spatio-temporel...

Trop souvent on va chercher le Christ à l'extérieur par je ne sais quelle imagination... en fait le Christ invite l'homme à sortir de l'horizon de son moi existentiel...
et à plonger dans son Être essentiel ...
qui est le Christ lui-même...
pour rencontrer avec Lui et en Lui ...
le Père...

Certains estiment que cela est une forme détournée de narcissisme ... une inflation de l'égo ...
bien sûr il y a danger..
.le danger étant de faire du Christ une image de Soi...
au lieu de Soi une image du Christ...
Christ étant image et ressemblance de Dieu inscrite en nous...

" L'homme intérieur c'est le champ où Dieu... Celui qui Est l'Être qu'il Est... a planté Son image et Sa ressemblance ...et où il jette la bonne semence, la racine de toute sagesse, de tout art, de toute vertu, de toute bonté....
Cette Semence est le Fils de Dieu, le Verbe de Dieu... "( Eckhart)

et Origène d'ajouter :

" Comme c'est Dieu Lui-même qui a semé en nous cette semence, qui l'a imprimée en nous et nous l'a rendue connaturelle, on peut bien la couvrir et la cacher, mais jamais la détruire totalement ni l'éteindre... elle continue sans arrêt à briller et à brûler, de luire et de resplendir...et sans cesse elle tend à s'élever vers Dieu..".

Chrétien ou non... tout homme porte en lui une semence divine...
il est fils de Dieu

"Le Verbe est la Lumière Véritable qui éclaire TOUT homme...les ténèbres ne peuvent l'atteindre" ( St Jean)

C'est d'ailleurs sur cette idée que se fonde l'idée de tout dialogue inter-religieux...dans l'esprit des rencontres d'Assise...et remis à la mode par la mondialisation...( voir ce chapitre)

Mais...
Si l'homme ne peut détruire son essence, il peut l'oublier ...
et c'est son drame...la cause de son mal-être...
ce refoulement plus que celui de la créativité et de la sexualité est cause de souffrance et d'inquiétude chez beaucoup...
croire est un besoin naturel...que l'on doit satisfaire...comme manger ou dormir...
... Dieu nous cherche...
la Source a soif d'être bue...
il faut désencombrer le puit...

" Au sujet de l'homme intérieur, de cet homme noble en qui est imprimée l'image de Dieu maitre Origène nous expose comment il se révèle...Le Fils de Dieu nous dit-il est au fond de l'âme comme une source d'eau vive...Quand on y jette de la terre, c'est à dire des désirs terrestres, elle est recouverte et cachée au point qu'on ne la connait point et qu'on ne l'aperçoit plus...Mais en elle même elle reste vive...dès qu'on enlève la terre qui la recouvre à la surface , elle réapparait et on la revoit " (Eckhart)

 

Ainsi ,le Christ n'est  pas à imiter de l'extérieur...
nous ne pourrions en être que des caricatures..
.
Il est Principe de Vie et Source intérieure...

Etre uni à ce Principe c'est aussi dans le même mouvement être uni aux autres dans l'Essentiel...
frères d'une fraternité non sentimentale mais ontologique...
consanguins du Christ...

" Il n'y a qu'une essence et je crois que dès que s'ouvre en nous l'oeil spirituel ou transcendant  nous voyons dans l'autre ce que nous sommes nous même dans notre essence... C'est alors qu'il y a une Vraie rencontre de deux êtres branchés sur leur Être essentiel... rencontre d'essence à essence... rencontre du Christ "( Dürckheim)

 

Détachement et lâcher prise

Pour parvenir à cette union du Ciel et de la Terre ...à cet éveil à l'homme-Dieu intérieur Dürckheim et Eckhart proposent deux grands moyens: le lâcher-prise et l'acceptation de l'inacceptable...

Le lâcher prise chez Eckhart et la tradition chrétienne s'appelle  le détachement

Ce détachement n'est pas mépris ni indifférence..
.mais liberté à l'égard de ce qu'on possède ...et de ce qui nous possède...

liberté à l'égard des empreintes inconscientes qui sont à la source de nos attachements

( on pourrait se remémorer ici les travaux de Lorentz sur l'empreinte et le rôle même chez l'animal...et à plus forte raison chez l'homme des premières sensations vécues au cours des premiers mois de la vie)

Par le détachement nous pouvons sortir de notre" mère d'empreinte "...
et ne plus nous identifier à ce paquet de mémoires qui nous constitue comme individu...
nous découvrons alors l'inconnu que nous sommes à nous -même...
l'Être essentiel non attaché à la matrice spatio-temporelle dans laquelle nous avons toujours vécu...
condition en nous pour une nouvelle naissance...

Dürckheim parle lui de lâcher prise :

" il implique le renoncement au système des garanties...l'homme doit oser renouveller sans relâche son abandon des assurances sécurisantes et risquer comme  un plongeon en eau profonde le saut dans l'inconnu...
C'est la formule du meurs et deviens qui meut et anime tout être vivant...ce qui implique un renoncement du moi existentiel... de sa vision de la réalité en faveur de l'être essentiel et de la vie nouvelle qu'il permet et suscite...celà suppose aussi l'anéantissement du moi profane, La suprématie de l'être essentiel réclamant l'abandon de ce moi "

Eckhart dit aussi :

" Là où est le moi Dieu ne peut pas entrer. Là où il n'est plus de moi Dieu ne peut pas ne pas entrer...L'homme doit être à tel point dépouillé de toute chose et de toutes oeuvres tant intérieurelment qu'extérieurement qu'il soit un lieu propre dans leaquel Dieu puisse oeuvrer"

Le lâcher prise ou le détachement est ainsi plus qu'une simple attitude morale... il substitue à une attitude ego-centrée une attitude théocentrée...
il implique un authentique ouverture de l'être créé à l'Être incréé...

Nous y retrouvons aussi le thème de l'homme appelé à devenir Dieu... de l'épitre aux Philippiens lorsque Paul nous dit :
" Lui de condition divine...ne retint pas le rang qu'il l'égalait à Dieu mais il s'anéantit Lui-même...aussi Dieu l'a relevé...et lui a donné le nom qui est dessus de Tout Nom !..."

Ainsi par le lâcher prise la condition à notre déification...ou plus simplement de notre sanctification semble levée...

Nous pouvons noter aussi ici la proximité de ces idées avec certains des thèmes   du Bouddhisme ...et je vous renvoie pour plus de détails à ce chapitre

 

Laisser être...
acceptation de l'inacceptable

 

Pas de passivité içi..il ne s'agit nullement de subir...mais d'épouser...de dire OUI à ce qui EST...
c'est le FIAT de Marie...

" L'acceptation est la clef qui ouvre la porte à la vie...C'est une expérience...dans la faiblesse absolue, quand on ne peut plus rien...quand on est abandonné de tous...et qu'on est capable de dire oui à ce qui est... non pour s'y résigner ou pour s'y complaire mais parce qu'on est devant l'inévitable...alors c'est à ce moment là que l'on peut voir tout à coup sur le visage d'un malade un grand sourire...il se sent envahi par une grande force dans sa faiblesse ...la force du moi existentiel basée sur ce que l'on a, ce que l'on sait, ce que l'on peut est brisée...elle cède la place à ce que l'on est...

C'est au moment même ou on vous met à la porte d'une communauté ou lorsqu'un être cher vous est arraché et que vous acceptez l'inacceptable solitude, qu'un amour divin peut vous envahir... et vous prendre dans une étreinte inconnue, vous mettre à l'abri...On ne sait trop ce qui vous arrive alors: dans la tristesse et l'isolement total on est subitement fou de joie...
Accepter c'est vivre sa mort...Toute au long de l'existence il y a de petites morts à accepter progressivement...le lâcher prise devient une attitude...une seconde nature.
Eviter et combattre la souffrance est naturel, mais lorsqu'elle est là... il s'agit de l'accepter pour en tirer ce qui est au delà..."( Dürckheim)

Pour conclure Dürckheim parle du père Grégoire un ermite orthodoxe qui vivait dans les environs de Paris :

" il avait peint une magnifique icone représentant le Christ embrassant Adam en enfer...
Je lui demandais << mon père, que veut dire cette icone pour vous>>
il répondit:<< Si l'homme se reconnait lui même dans son enfer, c'est à dire le diable en lui... son méchant... son trou noir... sa saleté la plus grande... et qu'au lieu de repousser tout celà il l'embrasse avec amour... alors le divin peur éclater...
pour moi c'est cela la Ressurection...>>"

Le lâcher-prise est donc aussi accepter ce qui est intolérable en nous même... notre ennemi intérieur... notre ombre...
il n'y a pas de montée vers la Lumière sans l'acceptation et la traversée de notre ombre...
ce qui suppose d'en prendre connaissance...et se reconnaitre pécheur ( il est utile pour cela d'aller à la chapelle et voir au confessionnal...)

nous ne sommes pas tels que nous devrions être...
nous sommes tels que nous sommes et c'est à partir de cela que nous pouvons changer et évoluer...

Le mal peut et doit être abordé de manière non négative...
c'est à force d'erreurs que l'on découvre la Vérité...
c'est à force de tomber que l'on découvre le miracle d'être debout...

" Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu ...même le péché " disait Augustin

Bien sûr il ne s'agit nullement de rechercher la souffrance...
mais quand elle est là au lieu de la subir... il convient d'en faire une occasion de plus grande conscience...
il y a des lieux de nous même qui n'existent pas tant que la douleur et l'amour n'y ont pas pénétré...

et Maitre Eckhart de poursuivre :

" Tu dois savoir ici que le véritable détachement consiste seulement en ce que l'esprit demeure aussi insensible à toutes les vicissitudes de la joie et de la souffrance, de l'honneur, du préjudice et du mépris qu'une montagne de plomb est insensible au vent léger...ce détachement immuable conduit l'homme a la plus grande ressemblance avec Dieu...car Dieu est Dieu du fait de son détachement immuable...et c'est aussi de son détachement qu'IL tient Sa pureté et Sa simplicité et Son immuabilité...et c'est pourquoi si l'homme doit devenir semblable à Dieu, dans la mesure ou une créature peut avoir une ressemblance avec Dieu...ce sera par le détachement..."

Encore une fois c'est ce que préconise le Gautama Bouddha...c'est une des voies essentielle du Bouddhisme...

Mais

" Quelqu'un  pourrait dire: le Christ était-il ainsi dans un détachement immuable lorsqu'il dit << Mon âme est triste jusqu'à la mort >>...et Marie au pied de la Croix ?... on parle de sa lamentation ?...
tu dois savoir que dans l'être humain il y a deux hommes différents, l'homme extérieur et l'homme intérieur...l'homme extérieur peut avoir une activité alors que l'homme noble est totalement libre...il en était de même dans le Christ et Notre Dame...une porte s'ouvre et se ferme sur un gond...or je compare la planche de la porte à l'homme extérieur...et le gond à l'homme intérieur...selon que la porte s'ouvre ou se ferme la planche se tourne ici ou là...le gond lui demeure immobile à sa place et ne change jamais..."
   (Eckhart)

Ainsi dans le cyclone tandis que tout tourbillonne le centre demeure immobile...
et c'est vers le centre que nous conduisent Dürckheim et Eckhart...

On peut goûter dès cette vie au milieu des tribulations   à quelque chose qui n'est pas une chose..
même au dedans et au delà de la souffrance, de l'absurdité et de la mort...

" De toute évidence le Christ ne pouvait se situer ailleurs que là ou l'homme a le plus mal...au coeur de l'innacceptable...Il n'est pas venu enlever la souffrance créée par le monde mais nous apprendre a accepter comme Lui l'innacceptable...La croix ne sera enlevée qu'à celui qui l'a portée  " ( Dürckheim)

 

Vacuité et pureté du coeur

Nous ne comprenons pas que la vie est le paradis...
pourtant il suffit seulement de le souhaiter...de le comprendre...
et aussitot le paradis apparait dans toute sa beauté dit le staretz Sosime dans les frères Karamazov...

En d'autres termes: si nos yeux voyaient ce qu'ils voient... si nos yeux étaient "ouverts" le paradis serait là...
le paradis est voir les choses telles qu'elles sont vraiment...réellement...
dans toute leur beauté native...
... mais pour voir ce qui est...
...combien de paupières à traverser ?...
... combien d'images... de mémoire...
combien de peurs et de désirs à transpercer ou à dissoudre avant de rejoindre le Réel tel qu'il est...

Pour les pères du désert et spécialement Cassien... pour celà il nous faut la pureté du coeur...
la pureté du coeur est nécessaire pour voir Celui qui Est en tout ce qui est...
aussi propose-t-il une ascèse de désencombrement...de dégagement de l'accessoire...
...vigilance devant l'Essentiel...

Eckhart parlera de pauvreté:

" Est un homme pauvre celui qui ne veut rien, qui ne sait rien, qui n'a rien...tout le temps que vous avez la volonté d'accomplir la volonté de Dieu et que vous avez le désir de l'éternité et de Dieu vous n'êtes pas pauvre... car seul est un homme pauvre celui qui ne veut rien et ne désire rien"

Cet état de non vouloir et de vacuité est la condition pour que se manifeste la plénitude...
être sans que le" Je" y soit...
voir les choses sans égo...
alors peut se manifester le JE SUIS...

On rejoint ici la voie de l'Apophase celle de grégoire de Nysse proclamant : "les concepts créent les idoles de Dieu"...

On peut adorer une représentation de dieu ...une image et passer à côté de la Vérité de Dieu...

" Les termes Père, Dieu, Créateur, Seigneur...Ne sont pas des noms divins...
ce sont des appelations tirées de ses bienfaits et de ses oeuvres ( Eckhart)"

" Tout ce que nous disons de Dieu en termes positifs ce n'est pas Sa nature, mais ce qui entoure Sa nature" (Grégoire de Naziance)

" De Dieu il est impossible de dire ce qu'Il est en lui même et il est plus exact d'en parler par le rejet de tout...il n'est en effet rien de ce qui est...Non qu'Il ne soit d'aucune manière...mais parce qu'Il est au dessus de tout ce qui est...et au dessus de l'être même ( St Jean Damascène)

Seul le langage paradoxal d'un Denys le Théologien...qui conduit au delà de l'affirmation et de la négation... l'esprit vidé de tout concept et demeurant dans l'Ouvert ...permet d'en approcher...

" Nous élevant encore plus haut, nous disons maintenant que la cause divine transcende toute imagination, opinion, raison, intelligence...qu'elle ne peut s'exprimer ni se concevioir...qu'elle n'est ,ni ombre ,ni ordre, ni grandeur...qu'elle n'est ni puissance ,ni lumière...qu'elle n'est ni vie , ni ne vit, qu'elle n'est ni essence ,ni perpétuité...
d'elle on ne peut ni rien affirmer ,ni rien nier...car toute affirmation reste en deçà de la cause unique et parfaite en toute chose...car toute négation demeure en deçà de la Transcendance de Celui qui est dépouillé de tout et se situe au delà de tout..."

Ces termes négatifs rappellent aussi la Voi Bouddhique...et la définition du Nirvana que donne Bouddha...et qui rappelons le ici est un état d'éveil au Réel qui peut se vivre dans la vie sans attendre comme le croient certains la mort...
Bien sûr l'approche serait différente...

" Quand on voit combien le chrétien s'identifie avec sa croyance, en particulier les religieux,... il a un sentiment de culpabilité et tout de suite a peur d'être condamné s'il prend la liberté de lâcher une fois pour toutes le poids fabuleux des formulations apprises depuis sa jeunesse et de faire confiance à ce qu'il ressent en lui-même" ( Dürckheim)

Renoncer à la conscience commune... s'aventurer dans un désert que les Rhénans appelaient nudité essentielle " sans appui et pourtant appuyé"...
cette vacance fait de nous des "mères de Dieu"... car il faut devenir vierge pour être mère de Dieu...

" Faire le vide en soi, c'est à dire devenir coupe virginale est une condition capitale pour tout chrétien...Le Verbe veut prendre chair en nous, mais si nous sommes encombrés par le multiple, nous ne pouvons pas l'accueillir; comme dit l'évangile "il n'y a pas de place dans notre hostellerie" Tant que notre conscience n'est pas dégagée nous restons aveugles et sourds, avec des yeux qui ne voient pas, des oreilles qui n'entendent pas...Les représentations mentales de Dieu font de lui une abstraction...il faut s'en dépouiller pour passer de la mort à la vie " (Dürckheim)

Maitre Eckhart compare souvent l'homme à une fenêtre au travers de laquelle luit la Lumière de Dieu...
Si la vitre est nette de toute tache elle est complètement transparente on ne la voit aucunement...elle est vide et l'on ne voit que la Lumière...

Mais si l'homme porte en lui les taches de l'attachement et des préoccupations même spirituelles... alors la vitre se voit en raison des taches qu'elle porte...
il faut se débarasser des taches, des fixations...
de toutes ces poussières mentales ou psychiques qui empêchent la Lumière de l'Esprit de Se manifester dans l'homme...
tel pouvait être le travail ou l'exercice proposé par les anciens moines quand ils parlaient de Pureté du coeur...
...qui seule permet de voir Dieu...
non tel que nous le pensons ou l'imaginons...
mais tel qu'Il EST..."

Mais chez les anciens le paradis n'est pas le Ciel...
l'innocence retrouvée n'est pas encore le Royaume...
la vitre peut -être propre  mais ce n'est pas elle qui fait briller le soleil...


Et l'esprit peut être vide...
pour que se manifeste en lui la clarté de l'Eveil...
il faut la Grâce...

Ce n'est pas parce qu'on lève les voiles que se lève le vent...
mais le jour où le vent se lève on n'aura plus à ramer...

Effort et Grâce...deux ailes dont l'oiseau a besoin pour voler...
Deux mains tendues pour un même accueil...
Marthe et Marie au coeur du présent...

Cet itinéraire est aussi celui des anciens pères "théophores" porteurs de Dieu, témoins paisibles ( hésychastes) d'une Lumière et d'un Amour éternels...
au milieu d'un monde qui bientôt...
encore un peu de temps...
va disparaître...

+

Ce texte est largement inspiré des écrits du Père Leloup dont on retrouvera l'intégralité dans "Manque et Plénitude" paru aux éditions Albin Michel