Il est bon de réfléchir un peu à quoi nous croyons...
et avant d'entreprendre l'ascension d'une démarche spirituelle...voir vers quel sommet
nous nous dirigeons.. .par pure Grâce...
non pas tant pour prendre peur... que pour mesurer d'avantage avec quel respect... avec
quelle distance... nous devons traiter du divin...
... afin aussi de mieux mesurer la "chance" que nous avons de pouvoir
percevoir ou concevoir Son existence ...
et de mieux mesurer aussi notre indigence en face de LUI...
Bien sûr Dieu est venu nous chercher dans notre chair pour
nous sanctifier...
mais cela ne doit point occulter la distance "organique, intrinsèque" qui nous
sépare de LUI..et que nous avons que trop tendance à oublier...
en LE mettant couramment à notre service...
.
d'autre traditions religieuses: le Judaïsme ou l'Islam... mesurent certainement
mieux que nous le chemin accompli pour nous trouver...
évaluent d'avantage Son abaissement pour ce faire...
en un mot la chance que nous avons d'être rejoint et sauvé par LUI ...
en évaluant avec une plus grande justesse le rapport qui existe entre l'homme
et le Divin...
+
Au IVe siècle après Jésus-Christ Grégoire de Nysse Père de l'Eglise écrivait :
" Tout concept formé par l'entendement pour tenter d'atteindre et de cerner la nature divine... ne parvient qu'à façonner une idole de Dieu... et non à Le faire connaître"
Mieux vaut semble-t-il dire que Dieu n'existe pas ...que de
projeter dans l'infini nos manques et nos fantasmes...
pour en faire ainsi une idole manipulable suivant notre désir...
Dostoïesvski dira dans le même esprit qu'un athée est
souvent plus proche de Dieu qu'un croyant ...qui ne fait que répéter les idées et les
images qu'on lui a enseigné... ...sans avoir jamais ressenti le "vertige" que
l'on éprouve aux bords de l'abîme...
quand les "réels apparents "cèdent sous l'analyse du psychiatre ou du
physicien...
et que le monde se révèle plus proche de "Rien"...
que de quelque-chose...
La physique quantique nous montre a l'envie qu'avoir les
pieds sur terre aujourd'hui c'est savoir que l'on pose les pieds sur un" vide"
qui n'a que les apparences du solide...
que l'on songe simplement au vide qui sépare chaque atome...dont nous sommes
constitués...
Saint Jean Chrysostome à la même époque que Grégoire de
Nysse montrait aussi les dangers toujours actuels de faire de
l'Être un avoir...
de faire du Dieu Vivant une Puissance ou une Energie que l'homme pourrait acquérir,
dompter, canaliser ou posséder...
celà ce n'est pas être croyant... c'est être idolâtre !
Ainsi les idées que nous avons sur Dieu ne sont que des "veaux
conceptuels "...
et Jean de se dresser contre ces idées qui enferment l'homme dans ses propres pensées et
représentations...
La démarche apophatique
est issue de ces réflexions...
et dans sa lucidité impitoyable ne conduit nullement à l'absurde ou au nihilisme...
au contraire ...
son lent travail de "déconstruction" des idées... et des idoles ...
la conduit à l'expérience "nue "du Réel...
à la divinisation sans illusion de l'homme et du Cosmos...
à l'enfance intelligente qui joue , un peu étonnée ,avec les éléments
spatio-temporels...
Les anciens ermites avaient une terminologie bien à eux
pour parler de Dieu... ils disaient :"celui qui dit << je
connais Dieu >> est un menteur ...mais celui qui dit : << je ne connais pas
Dieu >>... est aussi un menteur ! "
tant on ne connait jamais Dieu en vérité...il est trop
immense et infini pour nos cerveaux étroits...
mais qu'on le connait toujours un peu car c'est à Lui que nous devons de vivre , de
contempler le créé et de LE conçevoir et de Le chercher...
Marcher sur la Voie apophatique c'est avoir le sens du
symbole...
Ainsi les noms de Dieu que nous employons : Père, Créateur... ne Le décrivent pas... ne
le définissent pas... mais se contentent de le montrer de loin...
Dieu est invisible... ineffable... infini...
...pour Le décrire, la parole manque... l'esprit défaille...
...pour Le saisir l'intelligence ne trouve pas de prise...
même le mot Dieu "Deus " qui en latin veut dire" jour
lumineux"... est un symbole... symbole de la Lumière qui si elle rend toute chose
visible...
n'en demeure pas moins elle même invisible...
L'apophase va donc se créer un langage qui lui est propre
...
où abondent les termes négatifs: invisible... ineffable ... infini... incréé...
inaccessible... non visible... non discible... non créé ...etc...
Ainsi de Dieu on ne pourra rien dire de ce qu'Il Est...
mais seulement ce qu'Il n'Est pas...
La voie apophatique va souligner ainsi majestueusement la Transcendance de Dieu... et aussi son Altérité
...que ne peuvent saisir ni l'intelligence... ni les sens... ni rien de créé...
S'approcher de Lui c'est Le découvrir "Tout
Autre"...d'une "Autre Nature"...
cette "incompréhensibilité" n'étant pas due seulement aux manques de
nos instruments ...aux limites de notre intelligence... ou à l'étroitesse de notre
coeur...
mais c'est SA Nature même !
Dieu est plus qu'Être...
certains comme Eckhart iront jusqu'à dire que Dieu est un pur Néant...
faisant du Néant une antériorité et une origine de l'Être...
l'Être n'est qu'un infime défaut dans l'infinie pureté du Non-Être !...
un Néant qui nous fait penser à celui du Bouddhisme ...et plus spécialement du Zen..
.
Attention cependant
...les mots sont souvent piégés ...et ne recouvrent pas forcément les mêmes
schèmes de pensée ... le même sens ...la même interprétation de la pensée...mais on
consultera avec profit ce que disent aussi ces
religions...
Ainsi être réduit à rien...
consentir au vide et à l'ignorance...
c'est produire en nous la matrice de la Vraie Connaissance...
celle qui fera de nous selon Eckhart des "mères de Dieu !"...
mais nous y reviendrons à la fin de ce chapitre....
C'est vraisemblablement Denys l'Aréopagite (510-565) qui a
le mieux illustré la voie de l'apophase dans des textes qui font référence et que je
cite partiellement ici...
( il serait intéressant pour vous d'en lire plus ...ses
oeuvres complètes traduites par Maurice de Gandillac aux éditions Aubier rééditées
récemment)
"S'il arrive que voyant
Dieu on commente ce qu'on voit... c'est que l'on a pas vu Dieu lui-même... mais
quelqu'une de ces choses connaissables qui lui doivent l'être...
Car en soi Il dépasse toute intelligence et toute essence... Il n'existe de façon
suressentielle, et n'est connu, au delà de toute intellection, qu'en tant qu'Il est
totalement inconnu et n'existe point... et c'est cette parfaite inconnaissance, prise au
meilleur sens du mot, qui constitue La Connaissance Vraie de Celui qui dépasse toute
connaissance ( Denys lettre à Galos)
ou encore
"Nous disons que la
cause universelle, située au delà de l'univers entier, n'est ni matière(...) ni corps;
qu'elle n'a ni figure, ni forme , ni qualité, ni masse; qu'elle n'est dans aucun lieu,
qu'elle échappe à toute saisie des sens ( ...)
Nous élevant plus haut, nous disons maintenant que cette cause n'est ni âme, ni
intelligence (...) qu'on ne peut ni l'exprimer, ni la concevoir, qu'elle n'a ni nombre, ni
ordre, ni grandeur, ni petitesse, ni égalité, ni inégalité, ni similitude, ni
dissimilitude;
qu'elle ne demeure immobile ni ne se meut; (...) qu'elle n'est ni puissance ni lumière;
qu'elle ne vit ni n'est vie, qu'elle n'est ni essence , ni perpétuité , ni temps; qu'on
ne peut la saisir intelligiblement; qu'elle n'est ni science , ni vérité, ni royauté,
ni sagesse, ni un, ni unité, ni divinité, ni bien; ni esprit, ni filiation, ni
paternité au sens pouvons l'entendre; ni rien de ce qui est accessible à notre
connaissance ni à la connaissance ni ténèbre ,ni lumière, ni erreur , ni vérité; que d'elle on ne
peut absolument ni rien affirmer, ni rien nier; que lorsque nous posons des affirmations
et des négociationd'aucun être, mais rien non plus de ce qui appartient à l'être; que
personne ne la connaît telle qu'elle est(...) qu'elle échappe à tout raisonnement, à
toute appellation, à tout savoir; qu'elle n'est qui s'appliquent à des réalités
inférieures à elle, d'elle même nous n'affirmons ni ne nions rien: car toute
affirmation reste en deçà de la cause unique de la Cause unique et parfaite de toutes
choses, car toute négation reste en deçà de la transcendance de Celui qui est
dépouillé de tout et se tient au delà de tout... (Denys ; Théologie mystique IV
et V)
Ainsi nul plus que Denys n'affirmera la Transcendance de
Dieu ...Il est au delà de tout... l'au delà de tous les noms... l'au delà de l'Être
même...
-Dieu n'a pas de nom... Il les a tous !
-Il n'Est rien de ce qui est... Il Est tout ce qui est !
-on ne le connaît que par l'inconnaissance...
-toute affirmation comme toute négation reste en "de çà" de Sa Transcendance
Il est le Mystère qui est
au-delà même de Dieu
l'Ineffable, celui que tout nomme
l'affirmation totale
la négation totale
l'au delà de toute affirmation et de toute négation
Il ne faudrait pas non plus oublier Jean Chrysostome qui va affirmer la Transcendance par l'"alpha" privatif...Le transcendant ne se tient dans le langage qu'en le consumant
aoratos: invisible
arrètos: indicible
anekdiègètos : inénarrable
anescereuniètos: impossible à découvrir
aperinoutos: inconcevable
aperigraptos: impossible à circonscrire
askèmatistos: impossible à figurer
atheatos: impossible à contempler
akataleptos:
incompréhensible
aphatos: ineffable
ne pas créer une image de Dieu
trop anthropomorphe...
c'est ce qui manque qui nous fait avancer et aucune formulation ne saurait limiter notre
quête de Vérité...et les concepts crèent par trop des idoles de Dieu...le saisissement
ou l'émerveillement seuls en pressentent quelque chose
Ce Dieu n'étant pas un" être
"demeure incompréhensible... et inaccessible...
Il devra se faire "être"... comme plus tard Il
devra se faire homme pour se rendre accessible à la Pensée
et à l'affectivité des humains...
Il doit se rendre participable en" étant"... mais
Son fond incréé demeure au delà de toute participation...
Ce que nous saisissons de Dieu n'est pas Dieu... mais notre
relation à Lui...
la plus simple étant de celle d'être... de se sentir exister... de se sentir en relation
avec un Être cause de cette existence...
l'homme est ainsi entre deux vides l'un "en deçà"
..l'autre "au delà"... une forme de deux
infinis...à la Pascal...
Dieu se donne à l'homme ...Il ne se donne pas à moitié...
"Il se donne à moi autant qu'à Son Fils... intelligence,
amour et déité compris..."(Maitre Eckhart)...
mais nous ne sommes pas d'autres Christ... car notre
"matière" ne sait pas assez LE manifester...
Tout notre travail est donc de devenir de plus en plus
réceptif à Son action... quelle que soient notre capacité... notre ouverture au
divin...
La Grâce nous est toujours offerte...
et nos yeux peuvent se fermer sur la Lumière... cela ne l'empêche pas de briller...
Ainsi cette Voie n'est pas seulement
négative...
Elle permet au contraire de souligner que la Réalité est au
delà de la négation...
tout comme elle est au delà de l'affirmation...
au delà du fonctionnement duel de l'esprit...
L'apophase est ainsi appréhension directe du
Réel ...
du Réel "tel qu'il est"...
sans que l'appareil psycho-mental rentre en fonction... sans qu'il s'y projette et le
déforme...
C'est voir sans les yeux... comprendre sans l' esprit...
... et si ce n'est que le semblable que peut comprendre le semblable.. .il faut être
devenu Dieu pour comprendre qui est Dieu ...
telle est notre destinée...
(je le rappelle au passage... c'est ce qu'on appelle la
déification... qui justifie à elle seule notre passage dans l'au-delà... c'est
l'accomplissement de notre humanité en Dieu... ce qui rend nécessaire on le
comprend ici... le grand voyage !)
Ainsi la Voie apophatique constitue un
cheminement où l'on s'affranchit peu à peu de tout ce qui est connu... elle est souvent
comparée à la Montée de Moïse sur le Sinaï à la rencontre de Dieu...
c'est Grégoire de Nysse qui reprend volontiers cette image ...nous y reviendrons... dans
le chapitre qui suit "dans les hautes herbes et les marécages du
désir.".
Pour Grégoire de Nysse en effet... dépassant le monde où l'on est vu et ou l'on
voit... Moïse pénètre dans la Nuée Mystique... la ténèbre de l'Inconnaissance...
Là il fait taire tout savoir positif...
renonce à toute saisie et à toute vision...
il appartient tout entier à Celui qui est "au-delà de tout"...
uni par le meilleur de lui même à Celui qui échappe à toute connaissance...
...ayant renoncé à tout savoir positif... et grâce à cette inconnaissance
connaissant "par delà" toute intelligence...
Ainsi ce n'est pas vers le néant que conduit cette Voie... mais vers l'Union... qui est le terme du chemin... l'Extase... la
Béatitude....
...Et le Christ dans tout cela me direz-vous ?
Mais Il est Lui même LE
Chemin... Celui en qui se réalise l'union des contraires... l'unité paradoxale du
divin et de l'humain... du fini et de l'infini... du Créé et de l'Incréé...
Il est l'archétype dans le temps et dans l'Eternité de ce qu'est Dieu dans l'homme... et
de ce qu'est l'homme en Dieu...
" Dans l'humanité du Christ, le
Super Essentiel s'est manifesté dans l'essence humaine ...sans cesser d'être
caché...
et après cette manifestation.. Il demeure dans le Mystère...
aucune raison, aucune intelligence n'a pu aller au bout de ce qu'Il est Lui même...
Quoiqu'on dise de Lui... Il demeure indicible... et quoiqu'on comprenne Il demeure
inconnaissable ..."( Denys l'Areopagite)
Sans le Christ pas de divinisation possible...
Son incarnation établit la communion entre Dieu et l'homme...
La présence du Christ n'abolit en rien l'apophase....au contraire elle l'approfondit !
" L'incarnation est un Mystère encore plus inconcevable que tout autre... En s'incarnant Dieu ne se fait comprendre qu'en apparaissant encore plus incompréhensible... Il reste caché dans cette manifestation même... Même exprimé c'est toujours l'inconnu" ( Maxime le confesseur)
Que Dieu soit incompréhensible... cela peut se
comprendre et s'admettre...
Mais que cet incompréhensible nous aime et s'incarne dans l'espace-temps... cela dépasse toute raison !!!
et pourtant ...
(Je vous renvoie à Saint Paul quand il
proclame que Dieu a choisit ce qu'il y a de fou dans le monde pour confondre les
sages !)
La Vie chrétienne selon notre engagement
baptismal n'est pas seulement suivre un code moral... c'est de devenir d'autres Christ...
unir en nous les deux natures humaines et divines... crées et incréées...
seule cette union qui se réalise dans l'Esprit... nous recrée à l'image et à la
ressemblance du Fils de Dieu...
l'homme retrouve ainsi la beauté pour laquelle il fut créé...
son véritable visage...
"
Puisque l'on peut participer à Dieu et puisque que l'essence suressentielle de Dieu est
absolument imparticipable....il y a quelque chose entre l'essence imparticipable et les
participants qui leur permet de participer de Dieu...
Et si tu supprimes ce qui est entre l'imparticipable et les participants...ô quel vide
!...
... tu nous sépares de Dieu en détruisant le lien et en établissant un grand et
infranchissable abîme entre Dieu d'une part ...et la création...et le gouvernement des
créatures de l'autre...
Il nous faut alors chercher un autre Dieu qui ne possède pas seulement en lui même sa
propre fin, sa propre énergie et sa propre déification.. .mais qui soit un Dieu bon...
ainsi Il ne lui suffira plus d'exister seulement pour la contemplation de Lui-même.. Il
sera non seulement parfait mais dépassant toute plénitude...
ainsi... lorsqu'Il voudra faire le bien il le pourra... Il ne sera pas seulement immobile
( comme celui de l'Islam)... mais se mettra en
mouvement...
Il sera ainsi présent pour tous avec Ses manifestations et Ses énergies créatrices et
providentielles....
En un mot il faut rechercher un Dieu qui soit participable d'une façon ou d'une autre...
afin qu'en y participant chacun de nous reçoive et de façon qui lui est propre...
l'être , la vie... la déification ( Jésus -Christ) ( Grégoire Palamas)
Tout cela nous conduit à
distinguer en Dieu l'Essence et l'Energie...
on peut connaître Dieu que dans Ses énergies...
celles -ci même viennent à nous...
mais LUI...
IL reste obscur et inaccessible dans son essence...
Dieu participé, réellement
expérimenté est en même temps impraticable...
toujours "au delà "de ce que nous pouvons comprendre ou contenir...
C'est ce qui comble à la fois le désir...
et le creuse à l'infini...
le chrétien n'est jamais arrivé... rassasié... il demeure un
être de désir... un vivant...
un homme en marche...
un passant...
" ce qui est saisi à
chaque instant est certes toujours plus grand que ce qui était auparavant... mais comme
ce qui est cherché ne comporte pas de limites, le terme de ce qui a été découvert
devient pour ceux qui montent le point de départ pour la découverte de réalités plus
élevées...
Ainsi celui qui monte n'arrête jamais... allant de commencement en commencement par des
commencements qui n'ont jamais de fin...
Jamais celui qui monte n'arrête son désir à ce qu'il connaît déjà... mais s'élevant
par un désir plus grand à un autre supérieur encore.. .il poursuit sa route dans
l'infini par des ascensions toujours plus hautes ( Grégoire de Nysse)
Cette double affirmation: celle de la
Transcendance de Dieu... de son caractère inaccessible... imparticipable dans son essence
...
et l' affirmation de la proximité de Dieu de son immanence... de sa présence en chacun
de nous... c'est à dire de la divinisation réele de l'homme par les énergies du Verbe
et de l'Esprit...
ces deux affirmations lorsqu'elles sont vécues... incarnées dans un homme vont donner à son caractère et à son
enseignement des traits bien particuliers...
on les appelera selon les lieux...Pères du désert... ou Staretz... à l'Athos ou
ailleurs...
ou Maître spirituels...
Il sont plus humbles que beaucoup... et
ils connaissent les limites de la connaissance humaine...
ils sont aussi plus proches de l'Infini et de l'Incommunicable ...
Humilité et Certitude sont les deux caractéristiques qui les définissent le mieux...
Humilité liée à
l'apophase...
et certitude venant elle de l'expérience Réelle de
Dieu...
expérience parfois crucifiante...
mais aussi source infinie de Joie et de Paix...
Que Dieu soit " le tout
autre" l" au-delà de tout"
quoi de plus compréhensible ?
Dieu est transcendance
Que Dieu soit "tout
notre" "au dedans de tout"
Quoi de plus compréhensible
Dieu est immanence
Mais que le Tout-Autre soit
précisément ici
que l'Au-delà de tout soit au plus près de nous
voilà qui est proprement incompréhensible...
Dans le langage des théologiens cela s'appelle
L'Incarnation
Dans l'Evangile cela se nomme
Emmanuel "Dieu avec nous"
dans la langue de tous les jours, celle
Où on se fatigue, où on rit et où on meurt
Dans la langue des Galiléens, des pieds dans la vase
Et des étonnés du soleil levant
Cela s'appelle Jésus, mon Maître et mon ami
Mon frère et mon Dieu...
Ce tout autre
Précisément ici, n'est-ce pas encore
plus simplement le visage de l'homme
de la femme, de l'enfant petit et court
Né pour mourir
Et né avant sa naissance à la vie
qui ne cesse de courir
prématuré de L'Eternel ?
( Père Leloup )
Je conseille à ceux qui souhaitent approfondir le sujet la lecture du livre Ecrits sur l'Hésychasme paru chez Albin Michel ainsi que " Introduction aux Vrais Philosophes" tous les deux du Père Leloup...et dont je me suis fortement inspiré pour écrire ces pages...