Je traversais la ville de Mathura...
Une femme entièrement nue passa...
J'accostai un étudiant et la lui désignant je lui demandai pourquoi ?

L'étudiant répondit: " Ah oui...elle a pour vêtement les paupières de tous les passants, exceptés les vôtres..."

Cette réponse me causa une colique de méditation et je partis à toutes jambes, hors de la ville sous un banian.
Je m'accroupis là.
Un jeune gardien de vaches, aussi nu, vint me rejoindre
et tous les deux on composa cette chanson :

 

J'ai rencontré en voyage
Entre Madras et Pondi
Un petit hindou très sage
Tout nu et très dégourdi.

Je lui ai dit: " Pourquoi tu,
même une fois hors de l'eau
Te promènes tu tout nu
Sans un ruban sur ta peau ? "

Alors  me dénudant
Dans un merveilleux sourire
Tout le reste de ses dents
Il se dressa pour me dire:

"La mère divine fit
Un petit surplus de peau
Qui abondamment suffit
A qui prend tout pour cadeau "

" -Veux-tu me dire mon garçon
Que le prépuce suffit
Et qu'il est bien assez long
Pour tenir lieu d'habit
Et que les caleçons sont
rien que pour les circoncis ?"

" Le petit surplus de peau
M'a dit ce fils de lumière
De son petit air puceau
Mais ce sont vos deux paupières !...

...Le petit surplus de peau..."

 

( extrait de Une bouffée d'Ermite de Frère Antoine p 148-149 Poche Pocket)

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