Baie des Verges le soir
Parfum de rêve à Fatu Hiva
Depuis la nuit des temps, deux divinités, Oatea et Atuana, régnaient sur le
grand Océan.
Le jour vint où Atuana désira vivre dans une maison,
alors, Oatea
promit de lui en bâtir une avant le lever du soleil.
Il se livra alors à des incantations et choisit un emplacement pour la future
maison.
Il éleva les deux montants de la maison et ce fut l’île de Ua Pou.
Il posa ensuite une poutre faîtière sur ces deux poteaux et les attacha avec des
cordes en fibre de coco et naquit alors Hiva Oa.
Ensuite, il attacha les chevrons et ce fut Nuku Hiva.
Avec neuf palmes de cocotiers, il fabriqua la toiture et Fatu Iva s’éleva.
Atuana fit alors signe à Oatea de s’empresser car elle vit l’aurore scintiller à
l’horizon
et pour enfouir les résidus végétaux qui jonchaient le sol, il creusa
un trou.
Soudain Tahuata émergea.
Atuana ajouta : "Le chant de l'oiseau du matin se fait entendre!".
Otea répondit : "Voici Mohotani !".
Il jeta vite les matériaux qu’il lui restait dans le trou et prononça : "Voici
Ua Huka !".
Le soleil pointant à l’horizon, les pouvoirs d’Oatea commencèrent à faiblir
et
dans un dernier sursaut, sentant ses pouvoirs divins le quitter,
épuisé, il
souffla :
« Voici Eiao ».
Haakakai te henua enana
(la légende des Marquises)
Le petit port d'Hanavave où nous avons débarqué
Le principal travail à l'arrivée de toute escale est avant toute chose le rangement et l'entretien du bateau;..et puis de lui assurer un bon ancrage. José est expert en tout cela... et il en a profité pour caréner un peu le Kalliste avec Titus en plongeant sous la coque et en enlevant le plus gros... de "quoi faire jusqu'à Nouméa" où on fera un vrai nettoyage avant le retour...
Fatu Hiwa aux Marquises ( dont le "vrai nom" est Fenua Enata) a des rivages splendides
: sauvages et escarpés qui plongent directement
dans la mer et est donc difficilement accessibles sauf par deux
échancrures situées au flanc des 2 volcans enlacés...
Donc... point de
débarcadère... et un mouillage... assez léger par mauvais temps
il est vrai qu'ici les gens n'ont qu'à pousser leur pirogue à balancier sur la
plage ...disons la grève de galets...
car pas de vraie plage ici non plus... simplement des
épaisseurs de Basaltes vomies par des éruptions de type hawaïennes fluides et
basaltiques comme il se doit...et les galets sombres usés par le ressac...
Ces éruptions sirupeuses se marient à merveille avec
le nom de l'endroit : la baie des Verges
qu'avec empressement les missionnaires européens toujours aussi couturés de dessous de la
ceinture ( du moins voulaient-ils le faire croire) crurent bon de renommer la Baie des Vierges livrant ainsi
maladroitement le fond de leurs pensées évangéliques intimes... subconscientes et profondes...
en une projection freudienne bien caractérisée
Le village (Hanavave) est bien caché derrière une
chicane de basalte et se blottit à ses pieds en une seule rue... où s'égrènent
maladroitement et en ordre dispersé
quelques maisons de bois ou de tôle... et de jolies villa préfabriquées à la
mode européenne ( qui arrivent içi en Kit)...avant de gravir la montagne en direction
de Omoa le deuxième village- jumeau plus au sud ...
4 heures de marche pénible dans un petit paradis sauvage fait de
fleurs aux couleurs vives et odoriférantes s'épanouissant au milieu des bananiers,
orangers, citronniers, pamplemoussiers, arbres à pain... etc...
dans les odeurs de
santal, de vanille et de Tiaré ( ces fleurs blanches si belles et à la
délicieuse odeur caractéristiques de la Polynésie dont elles sont un emblème)... et les odeurs plus âpres et suaves du coprah
que fournissent les inévitables cocotiers et qui est produit à partir de la fermentation
des noix ...la seule ressource de l'île avec l'artisanat du
bois...
Car les Marquises c'est avant tout le royaume des parfums...
villa fleurie
Tout au long de la route des panoramas splendides sur le pacifique et sur
ces deux villages sur un sentier
ponctué de cascades et de rivières
La baie et le village vus de haut depuis chez t'a Coco ( tante Colette)
Après avoir amarré le Kalliste solidement de 2 ancres et
d'une haussière que José en plongée alla coincer autour d'un gros bloc sous
marin pour éviter les déplacements intempestifs sur le côté ( il y pas mal de plaisanciers
qui viennent parfois içi... mais heureusement beaucoup trop pressés ne s' y attardent pas ...)
( pas de bar... ni de" jet setter.".. ou de plage pour se bronzer idiot... ou
de discothèque... OUF !)
simplement dans chaque village une énorme Eglise... ( généralement sur
l'emplacement de l'ancien sanctuaire polynésien harmonieusement ouvert sur la
mer...qui a été détruit...par les barbares au "long nez " venus de l'W)...
énorme... comme pour se faire pardonner de la destruction systématique d'une vieille culture faite de chants, de danses,
de fragrances et d'offrandes aux dieux de la mer... ou plutôt canaliser
tout cela dans des règles morales plus étroites, conformes au puritanisme
judéo-chrétien et ses logiques centralisatrices et binaires...
on y trouve aussi un bâtiment
administratif et une école de la République !!! ( laquelle ?)...une cabine
téléphonique...
Nous nous aimons bien tout ce qui sort des
autoroutes asphaltés du conformisme... mais nous sommes cependant docilement présentés auprès du maire ... ( chat
échaudé craint...) qui était absent...
mais son adjoint nous indiqua les formalités qu'il faudrait accomplir...
sur l'ile d'à côté...!!!
mais rien ne pressait ...et il les préviendrait par radio
de notre retard... on pourrait rester...
(enfin des humains compréhensifs !)
"aita pe'a pe'a... y a pas de problème" ( une des premières formules
à mémoriser içi)
Il désirait surtout nous retenir le plus possible dans son "huître " comme il disait et
nous recommanda M'am Colette une veuve qui habite à flanc de montagne en pleine
nature et ouvre sa porte aux voyageurs de passage ... bref un gîte où on se plairait...