Un grand témoin
mardi 12 avril 2005.
Face au factice et aux paillettes médiatisées et hypocrites certains témoins
suivent en silence la voie tracée par le Nazaréen
Don Roberto Sardelli, 70 ans, est un de ceux-là... une bonne partie de vie
passée aux côtés des plus pauvres de Rome...il n’attend rien du nouveau pape qui
succédera à Jean Paul II, car selon lui l’Eglise a abandonné ses fidèles depuis
longtemps .
Dans son quartier, Don Roberto est reconnu et salué de tous. Dans la grande
église San Leone où il concélèbre la messe chaque jour, un étudiant nigérian
croisé par hasard conseille de lui prêter une "écoute attentive".
Ses idées, ce grand homme mince au regard gris-bleu perçant en a jeté une bonne
partie dans un récent roman, "L’oreille de Dyonisos", préfacé par le linguiste
et ancien ministre de l’Education Tullio de Mauro.
Don Roberto y raconte l’histoire "empreinte d’autobiographie", d’un prêtre qui
décide de se ranger du côté des plus démunis pour vivre sa vocation....à l’image
des Gaillot, abbé Pierre et bien d’autres
Lui-même s’était installé en 1968 dans un des quartiers misérables de la
ceinture de Rome, sous un aqueduc où s’entassaient cinq cents personnes à
l’intérieur de baraques, sans eau ni électricité.
A la fin de son roman, le héros de Don Roberto meurt seul et ne doit une
sépulture décente qu’à la volonté d’une prostituée et d’un athée qui l’ont
accompagné dans son existence.
Le prêtre-écrivain ne cache pas qu’il fait mourir à dessein son personnage en
1978, quand Karol Wojtyla est devenu Jean Paul II.
"Son pontificat a signé la fin des impulsions du Concile Vatican II (1962-1965)
dont j’attendais vraiment beaucoup en matière d’ouverture vers les fidèles les
plus pauvres", déplore-t-il.
"Les funérailles de Jean Paul II, cette mise en scène relevant du génie, ont été
la digne conclusion d’un culte de la personnalité ", juge-t-il.
"Aux premières places, il y avait les deux cents puissants du monde et les
cardinaux... et dehors, derrière les barrières, il y avait le peuple", poursuit
le prêtre....
"Mais si je me souviens bien... il me semble que dans l’Evangile, ce sont les
derniers qui s’assoient à la place des premiers, non ?", s’interroge ironique le
religieux.
A la fin des années 80, Don Roberto avait également accompagné spirituellement
des personnes frappées par des maladies sexuellement transmissibles.
Une expérience qui le rend encore plus sévère à l’égard de Jean Paul II dont les
discours en matière de morale sexuelle ont toujours privilégié l’abstinence
plutôt que l’usage du préservatif.
"S’il n’avait rien dit, j’aurais pu comprendre, s’il s’était exprimé au
Danemark, tout le monde aurait rigolé, mais qu’il aille en Afrique prôner ce
discours, là où ce sont des missionnaires catholiques qui s’occupent de la
prévention, je ne peux pas l’accepter."
Aujourd’hui, le vieil homme n’attend "rien d’un nouveau pape, car les cardinaux
actuels ont presque tous été nommés par Jean Paul II".
"Il n’y a même plus de séparation entre progressistes et conservateurs sur la
vision de l’Eglise. Ils sont tous conservateurs", soutient-il, avant de
demander, rêveur, "qu’on ouvre un débat avec les fidèles pour choisir le profil
du nouveau pape".
Et à ceux qui craignent qu’une modernisation trop brusque ne provoque un déclin
de l’Eglise, ce fervent défenseur d’une reconnaissance légale pour les couples
homosexuels rétorque : "de toute façon, l’Eglise subit déjà un profond
déclin"....n’en déplaise aux statistiques trompeuses fournies pas les autorités
en place !
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D’après des propos véridiques, ce n’est pas une fiction et à l’ermitage nous
admirons et aimons de tels hommes
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