Déviances bénédictines
dimanche 23 novembre 2003.
AIX-EN-PROVENCE (AP) - Un moine bénédictin de 68 ans, accusé d'avoir violé un
novice handicapé au prieuré Notre-Dame-des-Champs, en Arles, a été condamné à 12
ans de réclusion criminelle, a-t-on appris vendredi soir de source judiciaire.
Auguste Woestelandt, père supérieur du prieuré, était jugé depuis mercredi par
la cour d'assises d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) pour "viols commis sur
personne particulièrement vulnérable par auteur ayant autorité sur la victime"
en 1996 et 1997.
Dans l'après-midi, l'avocat général Gilles Rognoni avait requis à son encontre
une peine minimum de 15 ans de réclusion.
Son complice présumé, Philippe Boningue, 41 ans, un familier du prieuré, qui
aurait tenu les bras de la victime, a écopé de trois ans de prison. Il avait
reconnu avoir assisté à deux viols, avant de revenir sur ses accusations.
Pendant les trois jours de procès, le père supérieur a nié les faits, dénonçant
une cabale qui aurait été montée contre lui
Le père Auguste Woestelandt, 68 ans, moine bénédictin et supérieur du prieuré
spécialisé dans l'accueil de personnes handicapées, avait profité des crises
d'épilepsie de la victime, David, aujourd'hui âgée de 30 ans, pour se glisser
dans sa chambre et lui imposer des attouchements sexuels puis des viols, entre
1996 et 1997.
Philippe Boningue avait assisté le père supérieur lors d'un viol en maintenant
les bras de la victime.
L'avocat général, Gilles Rognoni, avait requis un minimum de 15 ans de réclusion
criminelle à l'encontre du père abbé et un maximum de 4 à 5 années
d'emprisonnement pour son complice. « La nature, l'instinct et les pulsions
homosexuelles ont rattrapé le père Woestelandt », a expliqué l'avocat général. «
Ce meneur d'hommes, qui régnait sans partage sur un monde de miséreux, a fini
par oublier la nécessité du consentement de l'autre. C'est comme cela qu'il a
violé un adolescent rieur et naïf qui voyait en lui un deuxième père », a-t-il
ajouté.
Pour le magistrat, les accusations de la victime ont été confirmées par les
premiers aveux de Boningue et les expertises médicale et psychologique de David.
La première a relevé sur David des séquelles physiques compatibles avec des
viols, la seconde a jugé son récit « globalement crédible ». Pour Gilles Rognoni,
les pratiques homosexuelles du père, confirmées par des moines, ont conforté
également l'accusation.
Le père Auguste avait reconnu des fantasmes et des pulsions mais toujours nié
être passé à l'acte. « David était une proie facile, vous vous êtes comporté en
prédateur », a dénoncé Me Jean Chevais, avocat de la victime partie civile.
« Philippe Boningue a eu un rôle mineur. Manipulé par le père Augustin, il ne
pouvait faire autrement que d'obéir aux ordres qu'on lui donnait », a reconnu le
représentant du ministère public. David avait expliqué à l'audience que Boningue
avait refusé d'obéir au moine avant d'obtempérer lorsque l'ecclésiastique
l'avait menacé de le renvoyer en prison. Condamné pour le viol d'un enfant, il
travaillait au prieuré dans le cadre d'une libération conditionnelle.
« Qu'il n'ait rien fait ou agi sous la contrainte, vous devez l'acquitter »,
avait plaidé son avocat Me Michel Daillet. La défense du père Augustin avait
également réclamé l'acquittement demandant aux jurés de « ne pas sacrifier »
leur client « sur l'autel de la douleur de David, même si celle-ci est bien
réelle ».
Pour Me Michel Allio, les accusations de David relevaient « d'un délire
passionnel ». « David n'était pas fait pour la vie monastique. Il avait
surinvesti sur le père Augustin. Son attente étant insatisfaite, il a développé
une construction imaginaire névrotique qu'il croit être la réalité », avait-il
expliqué en soulignant que les pulsions homosexuelles de son client ne faisait
pas de lui « un violeur en puissance ».
C'est David, la victime présumée, un épileptique aujourd'hui âgé de 30 ans, qui
a dénoncé les faits dans un courrier au procureur de la République de Nîmes, le
20 juillet 2001. Il a expliqué que le moine profitait de ses crises d'épilepsie
pour commettre les viols. David a confirmé ses accusations devant les jurés de
la cour d'assises.
( d'après une nouvelle recueillie sur le net )
elle est pas belle l'Eglise !